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Louis Le Grand et Henri IV : une réforme pour moins de méritocratie ?

Les lycées Louis Le Grand et Henri IV vont se réformer pour accepter désormais les élèves non plus sur dossier mais sur tirage au sort. Mais attention à la fausse-bonne idée explique Élisabeth Lévy.

louis le grand

Le mode de recrutement des lycées parisiens Louis-Le-Grand et Henri IV va changer. Attention à ce que cela ne soit pas pour simplement pour "sacrifier le niveau aux bons sentiments sociaux".

Louis Le Grand et Henri 4 : Ces deux lycées, qui forment la fine fleur de l’élite française, bénéficient aujourd‘hui d’un statut dérogatoire. Ils sélectionnent sur dossier et prennent les meilleurs. Ils sont donc une voie royale pour entrer dans les grandes écoles. 

Seulement, c’est aussi le royaume des jeunes gens de bonne famille avec 8 % de boursiers contre 24 % en moyenne à Paris. 

C'est un souci de démocratisation légitime. Que des enfants d’ouvriers, d’agriculteurs et d’employés puissent accéder aux plus hautes fonctions c’est une question de justice. Le problème, va-t-on baisser le niveau d’exigence pour cela ? Le risque est qu’au nom de la justice sociale on détruise les derniers bastions de la méritocratie et de l’excellence.

Pendant quarante ans, au nom de l’égalité, on a fait baisser le niveau des meilleurs et pas fait monter celui des moins bons. C’est le nivellement par le bas. 

La réforme de Louis Le Grand et Henri IV aboutira-elle au même résultat ? 

Soyons honnêtes, je n’en sais rien. Si j’en crois Christophe Kerrero, recteur et ancien dircab de Jean-Michel Blanquer, l’objectif est de permettre à de très bons élèves issus de milieux moins favorisés d’entrer dans ces lycées. Il fait valoir que dans leurs classes prépas, les meilleures de France, la proportion de boursiers est beaucoup plus élevée. 

Ils intègrent donc Affelnet, l’algorithme qui, à la fin de la 3ème répartit les élèves dans les lycées. Tous les élèves de l’académie pourront faire acte de candidature, ce qui met fin à ce que Kerrero appelle un délit d’initié. C'est-à-dire que seules les familles privilégiées savaient comment ça se passait".

Ils n’entrent pas totalement dans le droit commun. Les équipes dirigeantes continueront à sélectionner sur le niveau scolaire. Mais ils doivent aussi prendre en compte le critère social puisqu’on leur demande de doubler la proportion de boursiers. Tout dépendra de la hiérarchie de ces critères. 

Si cela permet à des élèves brillants issus de familles modestes d’accéder à ces temples du savoir, j’applaudirai. Si on sacrifie le niveau aux bons sentiments sociaux sera une catastrophe. N’oublions pas que nous avons besoin d’une élite pour construire les centrales nucléaires, fabriquer les vaccins de demain. Alors ne renonçons pas à la sélection méritocratique.

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