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Loi Alimentation : les agriculteurs ont-ils bon dos pour augmenter les prix ?

Par La Rédaction

Est-ce vraiment la faute des agriculteurs si les prix de centaines de produits augmentent ? C’est le débat du jour avec Véronique Jacquier dans "Info vérité" sur Sud Radio, le 1er février 2019. Avec pour invités :
- Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l’UFC Que choisir ;
- Jorge de Carvalho, responsable de la communication du syndicat des bouchers de Paris ;
- Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, agriculteur dans l’Oise ;
- Guillaume Garot, député PS de la Mayenne, ancien ministre délégué à l’agroalimentaire ;
- Bernard Lannes, président de la Coordination rurale.

Info Vérité est diffusée tous les jours à 7h10 et 9h15 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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À partir d’aujourd’hui, des centaines de produits alimentaires voient leur prix augmenter dans tous les supermarchés de France. La faute à la loi Alimentation qui veut mieux rémunérer les agriculteurs ?

Finies les super promos

En fait, la loi Alimentation oblige les distributeurs à vendre des produits alimentaires très consommés, 10% plus chers qu’auparavant. Dit autrement, un produit à 100 euros ne peut plus être vendu moins de 110 euros. Pourquoi ? Tout simplement pour empêcher de le vendre à 90 euros. C’est désormais le cas sur des produits très concurrentiels tels que le Nutella, le Coca-Cola ou les céréales pour enfants.

En effet, "jusqu’à présent le distributeur pouvait vendre à perte à travers des super-promos, explique Véronique Jacquier. Mais l’argent que le distributeur acceptait de perdre, il fallait bien le trouver quelque part. C’est sur les produits agricoles, où les marges sont énormes, que le distributeur se faisait une santé financière."

Que se passe-t-il à partir d’aujourd’hui ? Le pot de Nutella de 750 grammes passe de 4 € à 4,39 €. Le prix du kilo de pomme, lui, ne bouge pas. Mais les 39 centimes gagnés par le distributeur doivent normalement aller au producteur de pommes. C’est l’esprit de la loi Alimentation. "On sait pas très bien ce qui va se passer, estime Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l’UFC Que choisir. La grande distribution va continuer à se battre pour avoir les produits les moins chers possible. Ils vont encore augmenter la pression de négociation sur la grande industrie. Par contre, sur les produits agricoles, presque la moitié de la marge va déjà à la grande distribution. Il faut faire marcher la concurrence et regarder le prix au kilo, car certains petits malins vont diminuer la taille de l’emballage."

Les agriculteurs ont bon dos

Pour autant, quelle garantie a le consommateur que l’augmentation des prix serve à mieux rémunérer les agriculteurs ? "Aucune garantie, souligne Véronique Jacquier. Mais si une loi a été votée, c’est en principe pour qu’elle soit appliquée. Aucune garantie pour deux raisons : une impulsion politique ne modifie pas un prix. Et dans la loi, il n’y a pas d’obligation réglementaire pour répartir les marges."

Michel-Edouard Leclerc, à la tête du groupe du même nom, n’avait pas voulu participer aux négociations lors de la loi Alimentation. Il peut donc le dire aujourd’hui en toute franchise : "Personne n’est capable d’expliquer comment cet argent, gagné par les distributeurs avec la hausse des prix, ira dans la poche des agriculteurs".

"Il a raison, confirme Véronique Jacquier. Cela ne marchera que si les distributeurs jouent le jeu". Le ministère de l’Agriculture est vigilant et envisage un contrôle des prix pour vérifier l’application de l’esprit de la loi. "Donc, pour l’instant, on peut dire que les agriculteurs ont bon dos. Et ce, même si cette loi a du bon sur au moins un point : elle fait bouger les choses !"

Car, depuis quelques jours, les accords très médiatisés se multiplient entre géants de la distribution et producteurs laitiers. Chaque fois, l’accord permet une revalorisation du prix du lait payé aux éleveurs français. "Soyons optimistes pour les autres filières, même si, dans le domaine de la viande, c’est pour l’instant mal parti !"

Retrouvez "Info Vérité" du lundi au vendredi avec Véronique Jacquier à 7h10 et 9h15 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger. Sur quelle fréquence écouter Sud Radio ? Cliquez-ici !

 

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