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L'histoire du Panthéon en quatre grandes dates

Par Jérémy Jeantet

Ce mercredi, 4 figures de la résistance font leur entrée au Panthéon. L'édifice, qui n'avait plus accueilli personne depuis 13 ans, est destiné à recevoir les cendres des grands hommes du pays depuis la Révolution.

François Hollande a décidé d'honorer la mémoire de 4 résistants en leur ouvrant les portes du Panthéon : Geneviève De Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette, Germaine Tillion et Jean Zay. Une cérémonie qui aura lieu, symboliquement, ce mercredi, journée nationale de la résistance. C'est la première fois depuis 13 ans et Alexandre Dumas que le Panthéon accueille un nouvel occupant.

1791, l'influence révolutionnaire

Chose souvent ignorée, le Panthéon était, à l'origine, une église catholique consacrée à sainte Geneviève. Edifice néo-classique, sa construction a été ordonnée par Louis XV en 1744. Des travaux interminables qui dureront jusqu'à la Révolution. En 1791, les révolutionnaires décident de transformer l'église en un mausolée, destiné "aux grands hommes de la nation".Une décision qui intervient deux jours après le décès de Mirabeau. Le célèbre écrivain devient ainsi le premier à intégrer le Panthéon.

1888, avec Victor Hugo, le Panthéon trouve sa place

Les années qui suivent la Révolution sont mouvementées. Si Napoléon ouvre le Panthéon à un grand nombre de personnes (42 des 76 personnalités accueillies au Panthéon l'ont été sous Bonaparte), le bâtiment redevient église en 1806, puis à nouveau Panthéon en 1930, sous Louis-Philippe, puis une nouvelle fois lieu de culte en 1951 avec Louis-Napoléon Bonaparte.Ce n'est que le 1er juin 1885 que le Panthéon retrouvera son rôle de mausolée, cette fois pour de bon, avec les funérailles de Victor Hugo, qui rassemblent près de deux millions de personnes. Ce même jour, l'inscription sur le fronton "Aux grands hommes, la patrie reconnaissante" est réinstallée, après avoir été retirée sous la Restauration.

1908, les incidents de la cérémonie d'Emile Zola

Le 4 juin 1908 s'ouvre les cérémonies des funérailles d'Emile Zola. Le Gouvernement Clémenceau a tenu à honorer la mémoire de l'écrivain qui s'était particulièrement engagé dans l'affaire Dreyfus. Mais cette histoire va coller à la mémoire d'Emile Zola, jusque dans sa mort. En pleine cérémonie, deux coups de feu retentissent, visant Alfred Dreyfus, présent au Panthéon pour l'occasion. Il n'est que légèrement touché et l'auteur de l'attentat, rapidement arrêté, se présente comme un nationaliste patriote. Cet incident accentue l'image de monument de gauche que porte le Panthéon depuis la Révolution.

1964, "Entre ici, Jean Moulin..."

Sur une proposition de son ministre de la Culture André Malraux, c'est Charles de Gaulle qui prend la décision de faire entrer au Panthéon les cendres du résistant Jean Moulin, vingt ans après sa mort. Une entrée qui réconcilie la nation avec le monument et qui fait l'unanimité, de tous les bords politiques. Cette entrée est aussi marquée par l'un des plus célèbres discours de la République d'après-guerre, celui d'André Malraux, prononcé d'une voix profonde et tremblante : "Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège".

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