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"Les ours dans les Pyrénées sont devenus un dossier politique"

Par La Rédaction

Le petit ourson relâché dans les Pyrénées pour qu'il puisse retrouver sa mère, a été retrouvé mort. Sabine Matraire, vice-présidente de FERUS (association nationale pour la défense et la sauvegarde des grands prédateurs), est venue en parler sur Sud Radio et dénonce comment le sujet des ours s'est transformé en dossier politique. 

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C’est une histoire qui n’aura pas connu de "happy end" comme l’espéraient les Pyrénéens. Le 5 juillet dernier, des habitants de Fos en Haute-Garonne, découvrent un petit ourson sur le bord de la route. Faible et en mauvaise santé, des agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) lui portent secours, le soignent et finissent par le relâcher dans un secteur où sa mère pouvait potentiellement se trouver.

Sabine Matraire, vice-présidente de FERUS (association nationale pour la défense et la sauvegarde des grands prédateurs) et coordinatrice ours, explique comment la relâche s’est déroulé : "Il a dans un premier temps été placé dans un enclos pour voir comment il se débrouillait. Et avant d’être relâché définitivement, les agents de l’ONCFS lui ont placé un petit émetteur dans l’oreille pour suivre ses déplacements". Tous ont l’espoir que le petit ourson de 6 mois retrouvera sa mère et pourra vivre dans son milieu naturel. Malheureusement, le conte s’arrêtera là, le jeune ours est retrouvé mort le 23 juillet.

Pour Sabine Matraire, cette histoire tragique n’est pourtant pas une nouveauté : "le taux de survie d’un ourson abandonné par sa mère est bien faible et en règle générale, seuls 3 oursons sur 4 survivent dans les Pyrénées".

Le dernier décompte notait la présence de 43 ours : 41 côté Pyrénées centrales – là où l’ourson se trouvait – et 2 côté Pyrénées orientales. Ces derniers se trouvent d’ailleurs au cœur d’une polémique : ces 2 ours étant des mâles, Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique, avait annoncé en mars dernier la réintroduction de 2 ours femelles dans la zone. Sabine Matraire déplore l’agitation qui a suivi cette annonce : "Les ours dans les Pyrénées, c’est devenu un dossier politique. Cela permet à pas mal d’élus du monde agricole de se faire élire et réélire". Les éleveurs, eux, protestent contre cet animal qui attaquerait les troupeaux, ce que la vice-présidente de FERUS dément fortement : "Beaucoup de témoignages d’éleveurs disant que ce sont les ours qui ont mangé leurs élevages mais lesdits témoignages n’ont jamais été validés. En Ariège par exemple, les éleveurs ont un peu pour habitude, dès qu’il y a une bête morte, de blâmer les ours pour se faire indemniser. Or selon nos chiffres, sur 300 000 brebis mortes chaque année par exemple, seuls 200 le sont à cause des ours". La spécialiste espère donc que le ministre campera sur ses positions et ne changera pas d’avis sur la relâche des deux femelles, opération inédite depuis douze ans.

>>>> Réécoutez l'interview de Sabine Matraire, vice-présidente de FERUS

 

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