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"Les Français vont continuer à boire, mais il n’y a plus de limite"

Thierry Fontaine, président de l’UMIH NUIT (branche des métiers de la nuit) et propriétaire de 4 établissements à Lyon, était interviewé dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio le 22 juin. "Le coup de fil du matin" est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

Le monde de la nuit est le grand oublié du déconfinement. Pourtant, il y avait des milliers de personnes dans les rues hors de tout protocole sanitaire à l’occasion de la fête de la musique, sans masque ni distanciation physique, loin de là.

 

Des fêtes hors de tout contrôle

Comment Thierry Fontaine, président de l’UMIH NUIT (branche des métiers de la nuit) et propriétaire de 4 établissements à Lyon, a-t-il perçu cela ? "Hier soir, nous avons tous vu la même chose, commente-t-il. Mais c’est ce que nous voyons tous les soirs. Cela s’accélère, s’accentue, les gens ont besoin de faire la fête. Les gens, avant, allaient en discothèque pour danser. Maintenant, ils dansent partout, dans les bars, dans les fêtes privées, entre guillemets. Car quand on fait payer des forfaits à 15, 20, 30, 50 euros, pour des packs de bouteilles, pour passer un week-end dans une villa avec DJ…".

Les gérants de discothèques seraient-ils prêts à mettre des protocoles en place pour limiter les risques. "Évidemment ! De tous temps, les discothèques ont été des lieux sécurisés, des lieux surveillés, avec une certaine pression. On a la responsabilité de jeunes, c’est notre métier. Nous avons toujours été au rendez-vous. Pour le sida, on a distribué des préservatifs, pour l’alcoolémie des éthylotests. Nous pourrions demander à l’entrée à l’intégralité des jeunes de télécharger l’application Stopcovid. Je crois qu’elle ne rencontre vraiment pas un succès. Nous pourrions distribuer du gel hydroalcoolique". Et prendre la température ? "75% des gens sont asymptomatiques, surtout entre 15 et 25 ans. Je ne pense pas que ce soit probant. Nous pourrions mettre des masques à disposition et faire en sorte que le masque soit fortement recommandé".

 

100.000 emplois directs et 6.000 entreprises en danger

Quid de la consommation d’alcool excessive en discothèque ? "On nous stigmatise toute l’année, mais le monde de la nuit, les hôtels, les cafés, ne représentent que 8% de la consommation d’alcool. Les Français vont continuer à boire, mais il y n’a plus de limite. L’alcoolisation a explosé chez les jeunes. Les gendarmes et la police ne sont plus en mesure de faire face. Ils sont déjà accablés, pas la peine de leur rajouter cela. Nous avons 23.000 agents de sécurité pour réguler cela qui sont absents aujourd’hui".

Compte-t-il aller devant le Conseil d’État pour contester ? "C’est une certitude. On attend la sortie du décret, nous aurons peut-être une bonne surprise. J’ai des gens qui menacent d’ouvrir de force et de se suicider si les gendarmes viennent ! Le monde de la nuit, c’est 100.000 emplois directs. 6.000 entreprises, plus les emplois indirects de tous les agents de sécu. Ce sont des gens en détresse. On nous parle d’une ouverture en septembre, c’est-à-dire quand les saisonniers ferment. Eux qui ont 90 jours pour faire l’argent de l’année. Ils ne tiendront jamais jusqu’à mai de l’année prochaine, ce n’est pas réaliste".

 

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Retrouvez "le coup de fil du matin" du lundi au vendredi à 7h12 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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