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L'édito politique de Thierry Guerrier - "Macron n’ose pas redire "qu’une part du terrorisme peut être liée à une forme d’immigration" et ça risque de lui coûter cher"

Dans son édito politique, ce lundi matin, Thierry Guerrier revient sur les conséquences politiques de l’attentat terroriste qui a tué une policière, vendredi, au commissariat de Rambouillet.

Dans son édito politique, ce lundi matin, Thierry Guerrier revient sur les conséquences politiques de l’attentat terroriste qui a tué une policière, vendredi, au commissariat de Rambouillet.

Cette affaire, très grave, vient ajouter une dimension supplémentaire, et plus aigue encore (le sujet de l’immigration clandestine), au débat sur la sécurité, relancé pourtant par le Président de la République lui-même, lundi dernier.

Il y a pile une semaine, le chef de l’état donnait une longue interview au Figaro, pour montrer qu’il n’est pas passif face aux problèmes de violence dans le pays, une façon de défendre son bilan et son action des quatre dernières années. Il rappelait par exemple que ce sera finalement 10 000 postes de policiers et gendarmes supplémentaires qui auront été créés, à la fin de son mandat, soit beaucoup plus que ce qu’avaient fait ses 2 prédécesseurs.

Avec cet entretien, Emmanuel Macron semblait reprendre politiquement la main sur ces dossiers. Mais, ce 17ème attentat perpétré contre les forces de l’ordre depuis 2014, ce lâche assassinat commis par un ancien migrant clandestin, un tunisien radicalisé, à peine régularisé, change complètement la donne politique.

De quelle façon ? Qu’est-ce qui a changé ?

C’est simple, les oppositions de droite et d’extrême droite se déchainent. Marine Le Pen dénonce "le chaos" qui régnerait en France, et la patronne du RN réclame plus de fermeté contre les clandestins. jusque là, c’est classique. Mais - et c’est une première venant d’elle - Valérie Pécresse cette fois, la présidente de la région Ile-de-France a déclaré "il faut cesser de nier le lien entre terrorisme et immigration". Avec cette déclaration, Valérie Pécresse entérine définitivement cette thématique du lien terrorisme-immigration, comme acquis pour la droite républicaine. Aujourd’hui c’est fini : la droite a totalement basculé, elle fait sur ce sujet le même diagnostic que l’extrême droite.

On pourrait penser que c’est bon pour le Président, en le faisant passer pour plus modéré. Je ne crois pas. Je pense au contraire qu’Emmanuel Macron se retrouve coincé, et offre, de son fait, un angle d’attaque.

Mais pourquoi coincé ?

Alors que le président multiplie les mesures et nouvelles lois sécuritaires, le discours des Mureaux sur l’islamisme qu’il désigne enfin comme adversaire, la loi sur le séparatisme qui permet un meilleur contrôle des lieux de cultes radicalisés, la loi sur le renseignement, plus intrusive pour la vie privée. Alors qu’il déploie tout cet arsenal, il risque pourtant d’apparaître laxiste, simplement pour une affaire une affaire de mots.

Que voulez vous dire ?

À force de ménager la chèvre et le chou, de vouloir perpétrer son "en même temps" macronien fondateur, le Président n’ose pas redire ce qu’il avait déjà reconnu une fois, à savoir - je le cite - "qu’une part du terrorisme peut être liée à une forme d’immigration", cette frilosité, sous prétexte de vouloir conserver ce qui lui reste d’électeurs de gauche, risque de lui coûter cher sur un sujet qui sera un des thèmes majeurs de 2022.

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