single.php

Le regard libre d'Élisabeth Lévy - "Merah ? Zemmour n’aurait pas dû écrire les noms des victimes et de l’assassin dans la même phrase"

Ce mercredi, Elisabeth Lévy est revenue sur le cas Samuel Sandler, dont le fils et les petits-fils tués par Merah s’adresse à Eric Zemmour dans Le Monde. 

Tous les matins à 8h15, le regard libre d'Elisabeth Lévy dans le Grand Matin Sud Radio.

Ce mercredi, Elisabeth Lévy est revenue sur le cas Samuel Sandler, dont le fils et les petits-fils tués par Merah s’adresse à Eric Zemmour dans Le Monde. 

Le père de Jonathan, 30 ans, le grand-père d’Arié 5 ans et de Gabriel 4 ans, ont été assassinés en octobre 2012 parce qu’ils étaient juifs. C'est un témoignage bouleversant. 

Zemmour observe que les victimes de Merah ont été enterrées en Israël, l’assassin en Algérie. "Les anthropologues nous ont enseigné que l’on était du pays où on est enterré (…). Assassins ou innocents, bourreaux ou victimes, ennemis ou amis, étrangers avant tout et voulant le rester par-delà la mort".

Samuel Sandler ne parle pas de sa douleur, ne nomme jamais l’assassin. Il parle de sa grand-mère, Pauline Walter, qui aurait aimé qu’elle puisse être enterrée en France. Déportée en 1943 du Havre, morte en Pologne. Il évoque sa sœur ainée Léa. Pendant la guerre, réfugiée à Limoges, en zone libre, elle avait gagné un concours national de rédaction. "Léa Sandler est arrivée première, mais on ne pouvait pas consacrer une petite juive allemande ! Elle a été déclassée. Le voilà, le fameux patriotisme de Pétain…"

Il répond à Zemmour sur Pétain mais pas sur le parallèle qu’il fait entre Merah et ses victimes, comme pour ne pas livrer à la polémique la mémoire de son enfant et de ses petits-enfants. 

Que dire de ce parallèle ? 

Zemmour n’aurait pas dû écrire les noms des victimes et de l’assassin dans la même phrase. Mais il ne les met pas sur le même plan. Ami et ennemi ce n’est pas pareil. Merah haïssait la France. Il y a une logique.  

Quant aux Sandler. On peut s’attrister que leur dernière demeure ne soit pas en France. Et on le comprend trop bien. Il n’y étaient pas en sécurité de leur vivant, et pas après leur mort. La stèle en mémoire d’Ilan Halimi a été vandalisée plusieurs fois. 

Pendant des années, il y avait le refus de voir l’antisémitisme arabo-musulman. Beaucoup de juifs sont partis. Pas parce qu’ils avaient cessé d’aimer la France, mais parce qu’ils se sentaient abandonnés par elle. On peut partager l’aversion de Zemmour pour la sensiblerie. Mais cela ne justifie pas l’insensibilité. 

L'info en continu
13H
12H
11H
09H
08H
07H
02H
Revenir
au direct

À Suivre
/