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Le regard libre d'Élisabeth Lévy - Le procès de Moscou des Césars

Comme prévu, les indignés du monde du cinéma s'en sont pris au grand absent du jour, Roman Polanski. En revanche, pas de critique à l'égard de Ladj Ly, réalisateur au passé trouble et à l'origine d'un scénario exclusivement masculin et pas si divers que ça. Même Fanny Ardant en a pris pour son grade. Motif ? Coupable de fidélité envers Polanski.

Le regard libre d'Elisabeth Lévy

Retrouvez le regard libre d'Élisabeth Lévy chaque matin à 8h15 sur sudradio.fr.

 

Je voulais revenir sur la cérémonie des Césars.

Les 4000 votants des Césars ont résisté à la pression. Tant mieux. Mais qu’on ne s’y trompe pas, ce prix était l’adieu aux armes, le baroud d’honneur du vieux monde.

Cela n’efface nullement cette soirée désastreuse. Mediapart parle de « la nuit de la honte ». Pour une fois, je suis d’accord. Mais pas pour les mêmes raisons qu’eux.

Quelles sont les miennes ?

La soirée s’est muée en véritable procès de Moscou. Alex Devecchio évoque un « pastiche de meeting intersectionnel ». Dans la logique du bouc émissaire, chacun montre par son zèle dénonciateur que, lui, est dans le bon camp.

En l’absence de l’accusé, la maîtresse de cérémonie s’est déchaînée, suscitant des rires complaisants dans la salle, comme les courtisans rient aux blagues du Premier secrétaire.

Foresti ne pense pas à mal, elle ne pense pas du tout. Elle ignore que si Polanski est petit, c’est qu’il a grandi dans le ghetto de Varsovie. Encore plus loin dans le mauvais goût, dehors, des manifestantes qui reçoivent des lacrymos crient « C’est Polanski qu’il faut gazer ».

C’est toujours pareil, derrière les excès, le combat pour la parité et la diversité plus juste…

Ce ne sont pas des excès, c’est la logique même de ces combats. Sous couvert de justice, de lutte des places et de soif de revanche.

Tout de même, à Paris, en 2020, quelqu’un a compté les Noirs.

Curieusement, n’a pas reproché à son ami Ladj Ly son casting masculin et très peu divers.

Foresti, elle, comptait les femmes : « il n’y a pas assez de chattes dans le cinéma français. »

C’est vulgaire, mais c’est peut-être vrai ?

Pas d’inquiétude, l’an prochain, l’académie des Césars aura été refondue selon les canons de la morale progressiste. De plus, comme le note le publicitaire Vincent Lamkin, quelqu’un s’avisera que César a fini sa vie avec une femme plus jeune de 40 ans et on aura peut-être débaptisé la manifestation.

Un peu d’air, pour finir, avec le panache de Fanny Ardant.

« Écoutez, moi quand j’aime quelqu’un je l’aime passionnément. Et moi j’aime beaucoup, beaucoup Roman Polanski, donc je suis très jeunesse. Moi, je suivrais quelqu’un jusqu’à la guillotine, je n’aime pas la condamnation. »

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