L’université Paris I annule les notes inférieures à 10 pour les examens.
Alors ce n'est pas l’université mais la Commission de la Formation et de la Vie universitaire, instance où les représentants étudiants et enseignants ont 32 sièges sur 40. Cette instance le 5 mai décide que les notes inférieures à 10 seront neutralisées : tous les étudiants auront leurs examens. 13 professeurs soutenues par la présidence saisissent le tribunal qui donne raison aux partisans du moindre effort avec 2 arguments :
- « seuls 73 % des étudiants disposent d'un équipement informatique personnel ». Premièrement j’en doute. Si c’est vrai, que l’UNEF et les autres somment Pécresse d’arrêter d’offrir des tablettes à des enfants de douze ans pour un programme un ordinateur par étudiant.
- « 40 % ne s'estiment pas en mesure de subir des épreuves à distance en un temps réduit ». Je ne me sens pas en état de travailler. Mais je compte sur vous pour me payer.
Mais qui décide de l’organisation des examens ?
C'est tout le problème. Toute décision d’une autorité publique peut être contestée devant le tribunal administratif, puis devant le conseil d'État. Or, le refus général de l’autorité entraîne l’intervention permanente du juge pour trancher. Il a dit au gouvernement de faire ceci, lui interdit de faire cela. Il nous a sauvé de quelques mesures répressives. Mais cela introduit une hyper-démocratisation folle à tous les étages de la société. Ni une entreprise, ni une fac ni une famille ni un orchestre symphonique ne peuvent fonctionner au "one man one vote". La décision du tribunal administratif revient à donner les clefs de l’université aux syndicats qui prétendent dicter l’organisation des examens. Elle sera contestée devant le Conseil d'Etat. D’où le communiqué furibond de l’UNEF, hier contre les enseignants jusqu’au-boutiste qui osent parler de valeur des diplômes « après une année aussi chaotique, après l'isolement, la dépression et le décrochage de nombre d'étudiants». C’est trop triste.
Vous exagérez, c’est difficile pour les étudiants !
C’est difficile pour tout le monde. Mais parler de chaos me semble excessif. Donner la moyenne à tous, c’est insulter ceux qui ont continué à travailler. Et cela reporte l’écrémage à la fin de la deuxième année. Et puis, pardon de jouer les vieux cons : on attend de la jeunesse autre chose que ce lamento victimaire : un brin de courage, le désir d’apprendre. Mais non. Donnez-nous nos diplômes. Heureusement qu’on n’a pas une vraie guerre, parce que c'est pas avec les gens de l’UNEF que j'aurais envie de partir au front.