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Laurent Saint-Martin : "si ça doit déborder sur 2022, le quoi qu’il en coûte poursuivra"

Laurent Saint-Martin, député LREM du Val de Marne et rapporteur général du Budget, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 22 janvier 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Laurent Saint-Martin interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 22 janvier 2021 à 7h40.

Laurent Saint-Martin : "Quand on regarde le bilan de la France et de l’Europe sur la gestion de la crise sanitaire, on n’a pas à rougir"

La France va demander à tout ressortissant européen arrivant en France par avion un test PCR négatif de moins de 72 heures. Une mesure demandée de longue date par certains élus, mais qui n’a été décidée que le 21 janvier 2021. "Ce sont des recommandations qui sont arrivées, en effet, au fur et à mesure", explique Laurent Saint-Martin, député LREM du Val-de-Marne. "Et puis c’est une concertation à faire avec d’autres pays", notamment car la mesure limite les déplacements dans l’espace Schengen.

"Je crois que c’est une bonne mesure" qui "est une protection". Le député juge que tous les débats sur ces sujets sont "toujours anachroniques pour certains" ."Moi, je considère quand même que quand on regarde le bilan de la France et de l’Europe à l’échelle mondiale sur la gestion de la crise sanitaire, on n’a pas à rougir, ni sur le rythme, ni sur la façon dont ça a été mené."

Le rapporteur général du Budget concède que "tout n’a pas été parfait", mais il souligne que la France est en train de rattraper son retard, notamment sur la campagne de vaccination : "on voit bien que la tendance va permettre de dépasser ce million de vaccins, c’est heureux, et donc, plus que jamais, ça ne sert à rien de courir, il faut partir à point".

 

"66 millions de procureurs" : "La pique du président de la République était dirigée davantage à l’opposition"

Jeudi 21 janvier 2021, Emmanuel Macron a déclaré que les Français sont une nation de 66 millions de procureurs, phrase qui n’a pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux. Certains estiment qu’Emmanuel Macron ne supporterait plus les critiques. "Bien au contraire", souligne Laurent Saint-Martin. Il explique que le discours portait sur la recherche et que le Président voulait dire que "l’erreur, et d’ailleurs on l’a consacré dans la loi avec le droit à l’erreur, l’erreur fait partie de la recherche". "De manière générale, l’erreur, dans la décision, qu’elle soit privée ou publique, elle est naturelle et elle est même heureuse."

"Qui fait, fait des erreurs ; celui qui ne fait pas d’erreurs, ne fait pas, n’agit pas, commente." Pour le député du Val de Marne, la phrase d’Emmanuel Macron est un appel "à reconnaître les erreurs quand il y en a" mais aussi "à accompagner ce qui en font quand ils décident, tout en les critiquant évidemment". Les Français sont donc appelés à "proposer avec, c’est aussi bien".

Il juge que "la pique" du président de la République "était dirigée davantage à l’opposition". Pour lui, "bien trop souvent, quand nous disons rouge, l’opposition dit bleu, sans franchement chercher à trouver une contre-proposition".

 

"La campagne de vaccination demande un certain degré d’optimisme"

Olivier Véran, lors de la conférence de presse sur la situation sanitaire du jeudi 21 janvier 2021, a annoncé 70 millions de vaccinés en France fin août 2021, tout en laissant beaucoup de doutes. "Il faut prendre ça avec optimisme, et de toute façon la campagne de vaccination demande un certain degré d’optimisme, ne serait-ce que pour faire gagner en consentement", juge Laurent Saint-Martin, qui ajoute que "nous pouvons arriver au cœur de l'été à une vaccination complète".

"Les ‘si’, ce sont des ‘si’, d’abord, de prudence", explique le député qui rappelle que le vaccin "dépend d’un certain nombre de variables" qui sont en-dehors du champ de maîtrise du gouvernement, comme la production, la livraison ou encore la possible certification d’autres vaccins.

"On ne peut pas à la fois reprocher au ministre de la Santé de dire ‘il y aura bien 70 millions si toutes ces conditions sont réunies’, plutôt que de dire ‘je vous l’assure, tout le monde sera vacciné’." L’élu LREM rappelle qu’il y a "une stratégie pour avoir les doses nécessaires pour permettre 1,3 million à la fin du mois de janvier, 4 millions à la fin du mois de février, etc.".

 

"On peut éviter, à ce stade, le reconfinement"

L’hypothèse d’un reconfinement continue de faire son petit bout de chemin, la situation sanitaire ne s’améliorant pas. Olivier Véran l’a une nouvelle fois déclaré le 21 janvier 2021. L’éviter, "on le peut à ce stade", rassure Laurent Saint-Martin bien que "ça dépendra des chiffres que nous aurons dans les prochains jours, notamment par rapport à l'avancée de ce fameux variant anglais".

Aujourd’hui, "quiconque vous dirait avec certitude qu’il y aura confinement ou non serait dans l’erreur". Néanmoins, il concède qu’il "y a des craintes que la propagation plus rapide de ce variant britannique puisse créer de nouvelles conditions de confinement".

 

"Si ça doit déborder sur 2022, le quoi qu’il en coûte poursuivra"

Olivier Dussopt, ministre des Comptes Publics, a déclaré que "le quoi qu’il en coûte doit s’arrêter cette année", ce qui laisse présager la fin des mesures d’aide déployées par le gouvernement pour faire face à la crise économique et sanitaire. Laurent Saint-Martin, rapporteur du Budget à l’Assemblée nationale, amende ces propos jugeant que le ministre a déclaré que "si l’année 2021 devait être celle de la sortie de la crise sanitaire, ce que nous espérons tous, alors il faudra aussi que le quoi qu’il en coûte voit aussi son terme dans cette même année".

Ces mesures sont "strictement liées à l’épidémie" et à la fermeture administrative de l’activité, explique le député du Val de Marne. Lorsque tout le monde pourra "reprendre une vie normale", alors "l’État devra arrêter ses aides publiques". "C’est tout à fait normal, chacun le comprendra."

L’élu rappelle que le quoi qu’il en coûte "a un sens très précis : nous aiderons tous ceux que la crise a empêché de travailler". De fait, lorsque les Français pourront retravailler, "il n’y a pas de raisons pour que l’État continue plus que de raison à dépenser de l’argent public". Toutefois, il concède que "si ça doit déborder sur 2022, le quoi qu’il en coûte poursuivra", tout dépendant de la résolution, ou non, de la crise sanitaire.

Il rappelle tout de même que "cela a un coût, c’est l’endettement de notre pays, c’est l’endettement de nos concitoyens qui est en jeu. Donc, le plus tôt nous pouvons arrêter, le mieux ce sera".

 

"Nous ne réussirons pas le plan de relance sans les élus locaux"

Concernant le plan de relance qui démarrerait trop lentement d'après le député Patrick Mignola, président du groupe MoDem à l'Assemblée nationale, "10% du plan de relance, 10 milliards d'euros, ont déjà été décaissés, affirme Laurent Saint-Martin. Nous sommes à la fin du mois de janvier, nous sommes sur un rythme plutôt bon ! estime-t-il. Beaucoup de projets démarreront au cours du printemps".

"Là où je rejoins Patrick Mignola, c'est que ce plan de relance doit être territorialisé, explique Laurent Saint-Martin. Il doit être appliqué dans les départements, auprès des élus locaux mais aussi des parlementaires. Des sous-préfets à la relance ont d'ailleurs été nommés spécifiquement pour appliquer ce plan, rappelle-t-il. Là où je comprends les élus locaux, c'est qu'il faut faire attention dans la sélection des projets, que ce soit bien fait avec eux, que ce ne soit pas une décision purement étatique. Nous ne réussirons pas le plan de relance sans les élus locaux".

 

"Le ou la meilleure candidate pour porter les couleurs de la majorité présidentielle en Île-de-France est celui ou celle qui rassemble"

On a beaucoup parlé de Jean-Michel Blanquer pour être candidat aux prochaines élections régionales, mais il a expliqué être concentré sur le gouvernement. Laurent Saint-Martin serait-il prêt à prendre le flambeau ? "Depuis plusieurs mois, nous travaillons avec Jean-Michel Blanquer et d'autres sur l'aspect programmatique de ce que fera la majorité présidentielle à l'échelle de la région Île-de-France, explique le député. Si on ne pose pas cette question-là d'abord, le sujet des personnes n'a aucun sens".

"Par ailleurs, depuis l'accélération de la crise en ce début d'année, il est probablement compliqué pour Jean-Michel Blanquer de pouvoir mener de front son activité ministérielle et une activité de campagne électorale et les électeurs ne le comprendraient pas, souligne-t-il. Mais c'est à lui de le dire ! Nous sommes quelques-uns à pouvoir prendre le drapeau, nous le réglerons dans les prochains jours, les prochaines semaines. Le ou la meilleure candidate pour porter les couleurs de la majorité présidentielle en Île-de-France est celui ou celle qui rassemble".

 


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