Il sera peut-être bientôt possible de reconnaître le burn-out comme étant une maladie professionnelle. C'est la proposition qu'a fait une mission parlementaire mercredi. Une "réalité grandissante" à la suite de laquelle, elle suggère également la création d'une agence de la santé psychique au travail à échelle nationale. D'après le député PS du Val-d'Oise, Gérard Sebaoun "les réponses qui ont été données jusqu'à aujourd'hui à cette réalité sont a minima insuffisantes, voire inadéquates".
Lors de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, l'élu a fait vingt-sept propositions, et explique que "nous avons encore des difficultés à prendre en compte cette nouvelle souffrance psychique et notamment à la prévenir". Toutefois, le burn-out concerne aujourd'hui "des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de personnes" d'après les statistiques. Pour autant, aucune étude épidémiologique précise n'a été faite sur le sujet, mais 30 000 travailleurs auraient été touchés par ce syndrome entre 2007 et 2012.
Aujourd'hui, le burn-out n'est pas considéré comme une maladie professionnelle, si ce n'est au cas par cas. Après audition d'une centaine de personnes, la proposition est d'accéder à "une expérimentation de l'abaissement" à 10% du taux d'incapacité permanent étant requis pour la reconnaissance du burn-out, dont le seuil était à 25% jusqu'ici.
Le président de la mission et député LR de l'Aveyron, Yves Censi, insiste sur le fait qu'il "sera très important d'être précis" afin de "ne pas tomber dans les confusions", notamment avec d'autres maladies et pathologies telles que la dépression, l'anxiété, etc.
De plus, cette mission aura pour but d'établir un "centre national de référence consacré à la santé psychique au Travail" afin de réduire les coûts des maladies psychiques en lien avec le travail, mais aussi d'assurer la protection des médecins qui établissent des liens entre certaines pathologies et les conditions de travail de certains patients. Cette reconnaissance du burn-out comme une maladie professionnelle s'inscrit dans le programme de Benoît Hamon, candidat PS à la présidentielle.