À 90 ans, M. Le Pen est poursuivi par le parquet de Paris pour provocation à la haine ou à la violence et injure publique envers les homosexuels. Le présence de l'ancien tribun à ce procès déjà deux fois reporté reste toutefois très incertaine, en raison de son hospitalisation depuis mardi 25 septembre, "pour observation" selon son entourage.
Trois séries de propos sont reprochées au cofondateur du parti d'extrême droite, devenu depuis Rassemblement national, RN :
- En mars 2016, dans son "Journal de bord" vidéo publié sur son blog, l'eurodéputé avait affirmé: "Je crois que la pédophilie, qui a trouvé ses lettres de noblesse... interdites, mais tout de même, dans l'exaltation de l'homosexualité, met en cause toutes les professions qui approchent l'enfance et la jeunesse".
- Puis en décembre 2016, interrogé par des journalistes du Figaro sur la représentation des homosexuels au sein du FN, il avait estimé que "Les homosexuels, c'est comme le sel dans la soupe: s'il n'y en a pas assez c'est un peu fade, s'il y en a trop c'est imbuvable".
L'association Mousse, qui lutte contre les discriminations homophobes et sexistes, avait porté plainte après ces deux sorties. L'ex-dirigeant frontiste est également poursuivi pour avoir commenté en avril 2017 les obsèques du policier tué dans un attentat jihadiste sur les Champs-Élysées, Xavier Jugelé, au cours desquelles son compagnon s'était exprimé. "Je pense que cette particularité familiale doit être tenue à l'écart de ce genre de cérémonie, qui gagnerait d'ailleurs à plus de discrétion", avait affirmé M. Le Pen dans le même "Journal de bord".
Jean-Marie Le Pen "n'a rien contre les homosexuels", déclarait en février son avocat à l'AFP, "il revendique surtout son droit à exprimer une opinion, il a d'ailleurs une représentativité pour le faire en tant que parlementaire". L'association Mousse considère au contraire que "les propos de Jean-Marie Le Pen constituent une provocation inacceptable à la haine d'autrui et à la haine de soi".