single.php

Harkis morts à Rivesaltes: plainte contre X pour recel de cadavre

Des familles de harkis décédés entre 1962 et 1965 et enterrés sans sépulture dans l'ancien camp de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales, ont porté plainte contre X notamment pour "recel de cadavre", a-t-on appris jeudi auprès de leur avocat, Antoine Ory.

Valentine CHAPUIS - AFP

Des familles de harkis décédés entre 1962 et 1965 et enterrés sans sépulture dans l'ancien camp de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales, ont porté plainte contre X notamment pour "recel de cadavre", a-t-on appris jeudi auprès de leur avocat, Antoine Ory.

Cette plainte pour "violation de sépulture accompagnée d'atteinte à l'intégrité d'un cadavre et de recel de cadavre", dont l'AFP a pu consulter une copie, a été déposée au parquet de Perpignan.

Près de 22.000 harkis (le nom donné aux auxiliaires algériens de l'armée française) et membres de leurs familles sont passés par le camp Joffre, à Rivesaltes, près de Perpignan, après l'indépendance de l'Algérie, entre 1962 et 1965. Au moins 146, dont 101 enfants, sont décédés sur place ou à l'hôpital de Perpignan.

Les corps de 60 d'entre eux, dont 52 bébés, n'ont jamais été retrouvés. A l'automne 2024, des tombes ont été découvertes sur le périmètre du camp lors de fouilles réclamées par les familles, mais une fois ouvertes, les sépultures se sont révélées vides.

Puis les familles ont appris avec stupéfaction, le 21 février lors d'une visite de la ministre déléguée à la Mémoire, Patricia Miralles, que les dépouilles avaient en fait été déplacées en septembre 1986.

Le maire de Rivesaltes, André Bascou, en poste depuis 1983 mais qui disait jusque-là ne plus se souvenir, avait alors indiqué avoir retrouvé dans les archives municipales la trace du transfert des ossements au cimetière communal Saint-Saturnin.

Revenue à Rivesaltes le 28 avril, la ministre avait reconnu qu'il manquait "des éléments" pour comprendre pourquoi ces ossements ont été déplacés, et le cimetière du camp ainsi rayé de la carte, sans que les familles ne reçoivent aucune information.

La ministre avait aussi détaillé le contenu de quatre caisses contenant des milliers d'ossements retrouvés dans le cimetière communal de Rivesaltes et qui pourraient justement être ceux du cimetière harki, "quatre adultes et une cinquantaine d'enfants de 0 à 3 ans".

Dans la plainte adressée au procureur de la République de Perpignan, les cinq plaignants soulignent que le délit de recel de cadavre "n'est pas prescrit" car les corps des défunts n'ont toujours pas été retrouvés.

Les cinq plaignants mettent aussi en avant dans la plainte que la "profanation de sépulture accompagnée d'atteinte à l'intégrité d'un cadavre n'est pas davantage prescrite" car "elle a été exécutée à l'insu des familles et aussitôt dissimulée".

AFP / Toulouse (AFP) / © 2025 AFP

L'info en continu
15H
13H
12H
11H
09H
Revenir
au direct

À Suivre
/