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Harcèlement à l'école : "À la maison, on peut avoir un harceleur"

Pour la Journée nationale de lutte contre le harcèlement à l'école, le témoignage de Véronique Lebas, mère de Juliette décédée en 2016.

harcèlement scolaire
Face au harcèlement scolaire, certaines victimes vont jusqu'au suicide. (AFP)

À l’occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement à l'école, Véronique Lebas, mère de Juliette décédée le 3 mars 2016, témoigne.

Harcèlement : un enfant sur dix en est victime

C’est la journée nationale de lutte contre le harcèlement à l'école. Un harcèlement qui peut parfois pousser jusqu’au suicide. C’est le cas de Juliette, 15 ans, qui a mis fin à ses jours en se jetant sous un train à Lisieux en mars 2016. En cause : des photos intimes, prises quand elle n’avait que 13 ans, qui avaient circulé sur Internet. Les harceleurs ont été retrouvés et jugés il y a seulement un mois de cela. Tous ont été reconnus coupables, avec des peines de prison avec sursis.

Qu’est-il important de rappeler en cette journée de mobilisation ? "Il faut rappeler qu’à la maison, on peut avoir un harceleur. Un enfant sur dix est harcelé, rappelle Véronique Lebas. Mais pour un enfant harcelé, il y a au moins dix harceleurs. Il faut rappeler que, chez soi, on a des harceleurs potentiels. Il est aussi important de rappeler que l’on ne peut pas rire de tout. Une photo, c’est personnel. Moi, cela a été un drame, ma fille n’a pas réussi à voir le bout du tunnel. Elle n’a pas trouvé d’autre moyen que de mettre fin à ses jours. Il y a des familles, des enfants, qui souffrent tous les jours de ce fléau." Le procès qui vient de se tenir a permis d’alerter sur le sujet et d’alerter les parents de harceleurs. 

 

 

Aux parents d'être vigilants face aux réseaux sociaux

"C’est compliqué de s’en rendre compte. Ma fille ne voulait pas qu’on le sache. Elle avait sa petite bouée de sauvetage qui était la natation. Elle arrivait à la maison, elle était bien. Mais toutes les copines, les copains, étaient au courant de cette histoire. Ils l’avaient vue une semaine avant faire une tentative de suicide, se mettre sur les rails. Ils n’ont rien dit à personne, c’était l’omerta. Une petite fille choquée a alerté son père, qui a alerté le lycée, qui n’a rien fait. Dans les établissements scolaires, on doit aussi être très vigilant. Quand on a un signalement, et que l’on ne dit rien, que l’on ne prévient ni l’infirmière scolaire ni les parents... Ce n’est pas encore assez développé", estime Véronique Lebas, mère de Juliette.

Comment a-t-elle vécu le procès des harceleurs de sa fille ? "En fait, on ne savait pas trop à quoi s’attendre. En France, il y a très peu de condamnations d’adolescents pour ce genre de méfaits. Nous étions contents que la justice les ait reconnus coupables. On ne peut plus faire n’importe quoi. C’est plutôt bien car on dit les choses. Le procès a été une horreur. On vous lit le contenu des SMS, c’est ultra violent. Vous avez des centaines de SMS orduriers qui vous arrivent en pleine face. Les parents doivent être très vigilants face aux réseaux sociaux. Il a des choses abjectes qui circulent. Les jeunes font cela pour rigoler. Mais à la clé, il y a le mal-être et la mort de quelqu’un. Cela bousille une vie familiale. Survivre à ses enfants n’est pas dans l’ordre des choses."

Retrouvez "C’est à la Une" chaque jour à 7h10 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.

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