S’investir dans une association, beaucoup disent oui, mais les excuses sont nombreuses pour ne pas sauter le pas.
"Je travaille, ça me prend beaucoup de temps. Et j’aime bien avoir du temps libre pour moi aussi. Et je ne donne pas forcément mon temps aux autres."
"J’ai peur de ne pas être assez disponible pour ça, de ne pas pouvoir donner assez de moi-même, de pouvoir m’engager au point où je voudrais pouvoir m’engager."
Pourtant, les bras manquent. Marie-Agnès et Françoise sont bénévoles aux Restos du Cœur. Elles ne sont aujourd’hui que deux pour aller récupérer les invendus d’un supermarché qui seront distribués à des SDF. Des colis lourds et qui ne peuvent pas être tous récupérés. Impossible aussi de se rendre dans tous les supermarchés. "Bien sûr qu’on n’est pas assez nombreux. On est obligé de choisir en fonction du coût logistique. On ne peut pas tout prendre parce qu’on manque de chauffeurs, de personnes disponibles."
Chaque année, un bénévole sur quatre décide d’arrêter. Il faut donc toujours en recruter de nouveaux. Et les besoins ne manquent pas, déplore Antoine Bourg, le président bénévole des Restos du Coeur à Paris : "Nous avons besoin de bénévoles pour des cours d’alphabétisation, pour les camions qui distribuent des repas chauds, pour nos entrepôts. Pour tous ces domaines, nous cherchons des bénévoles."
Manque de bénévoles, mais aussi un manque de dons. En 2018, les Restos du Cœur n’ont récolté que 1,5 million d’euros, contre 3,5 millions en 2017.
Un reportage de Cyprien Pézeril pour Sud Radio