Le dernier bilan donne 100 morts et 4.000 blessés dans les explosions à Beyrouth. Une nation endeuillée avec ces explosions dramatiques et ce bilan encore provisoire.
Une atmosphère post-apocalyptique
"On se réveille avec la gueule de bois vu ce qui s’est passé hier soir, confie Jean-Rémi Méneau chef de mission de SOS Chrétiens d’Orient actuellement en poste à Beyrouth. Les rues sont remplies de débris de verres. Il y a eu le ballet des ambulances une bonne partie de la nuit. On se réveille dans une atmosphère post-apocalyptique en se demandant encore ce qui a pu se passer."
Les explosions ont été extrêmement violentes. "J’étais dans les bureaux de notre organisation, explique-t-il. J’ai entendu un bruit dans le ciel, comme un avion de chasse. Je regarde par la fenêtre, et quelques secondes plus tard, il y a une première explosion de taille moyenne. Je ne me suis pas inquiété plus que cela. Et 20 secondes pas tard, une énorme explosion, qui là fait paniquer. Les vitres de l’appartement éclatent, on entend les alarmes des voitures, la panique dans la rue, les gens qui crient. On essaie de garder son calme, de se dire « moi, tout va bien ». Puis on va prendre des nouvelles, agir et veiller à mettre tout le monde en sécurité."
Le poumon économique du pays touché
Quelles sont les premières pensées après une telle explosion ? "Quand on entend les vitres se briser et l’immeuble trembler légèrement, on a peur pour sa vie, avoue Jean-Rémi Méneau. Après, le premier réflexe est de se mettre dans une pièce sans fenêtre, pour éviter qu'une troisième explosion, encore plus forte puisse intervenir. Cela paraissait tellement proche que j’ai pensé à un attentat dans le quartier où j’étais."
Qui sont les responsables de cette catastrophe ? "Je ne vais pas m’attarder sur les théories. La première est peut être intentionnelle et la deuxième accidentelle. Je n’ai pas connu de situations comme cela depuis la guerre civile. Il y a eu de nombreux blessés, les hôpitaux ont été touchés et ne sont pas tous en mesure d’accueillir les blessés. La situation économique est déjà critique au Liban ; le fait que le port, qui est le poumon économique du pays, soit touché, complètement détruit, va encore aggraver la situation des Libanais. Ils ne voient pas le bout du tunnel."
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