Reportage Sud Radio de Mathilde Jullien
Pour financer ces journées de congé parental, une salariée doit puiser dans le compte épargne temps, ou bien se tourner vers la CAF et recevoir une allocation. Insuffisants pour Vesselina, mère célibataire d’une enfant de cinq ans: "Les revenus sont beaucoup trop bas. Comme mère isolée, je ne pourrais pas joindre les deux bouts". Pas une option non plus pour Laurie, salariée dans l’événementiel, qui a pris l’habitude de se débrouiller pendant le confinement: "il y a quand-même le papa à côté. J'ai des parents disponibles aussi, donc je ne prendrai pas le congé parental. Seule salariée dans ma petite boîte, les patrons ont besoin de moi, je ne peux pas me permettre".
Pour les indépendantes pas de congé parental, Sandrine redoute une fermeture d’école:
"Travailler avec deux enfants de huit et dix ans, c'est pas possible, c'est injouable. Ma boîte coule pendant que je garde mes enfants".
Des solutions pour garder les enfants?
Une injustice, pour Elsy, membre du collectif des mères isolées de Montreuil, elle attend beaucoup plus qu’une révision du congé parental. "Qu'en est-il de ces mamans indépendantes, sur des contrats précaires, surtout les mamans seules? Ce qu'elles attendent, c'est que soit proposée une solution en terme de prise en charge d'enfants !". Le gouvernement veut privilégier un système de garde avec les communes, la piste des congés est donc envisagée comme un "filet de sécurité", dont on aura les précisions cette semaine.
"Pour une maman seule, le coût d'une nounou pendant deux semaines est exorbitant !" - Elsy, collectif des mères isolées de Montreuil