Reportage de Grâce Leplat pour Sud Radio
"Elle va découvrir plein de choses et nous faire découvrir et nous apprendre des choses !"
Maya n’est jamais allée à l’école. Elle a 6 ans, et elle travaille sur son petit bureau, à côté de celui de son papa. "Je m'aperçois qu'elle m'aide à découvrir des choses que je ne soupçonnais même pas ! confie-t-il. Elle a des connaissances en botanique, elle fait pas mal d'ateliers en rapport avec la nature. Elle va découvrir plein de choses et nous faire découvrir et nous apprendre des choses !" se réjouit-il.
Pour les parents de Maya, l’instruction en famille, ce n’est pas un rejet de l’école, mais c’est justement la liberté d’apprendre les choses comme elles viennent. "C'est un peu une résultante de notre envie de passer du temps avec notre fille explique le papa de Maya. La voir grandir, évoluer, respecter son rythme physiologique et le rythme des apprentissages".
Maya fait des maths, du français, de l’anglais… Elle joue aussi au tennis, fait du théâtre, elle fait de la botanique et de la musique. Toute la famille s’est organisée en fonction de l’instruction en famille. S’ils doivent la mettre à l’école à la rentrée prochaine, ils le feront, mais à contre coeur : "on fera avec assure le papa de Maya, avec tous les avantages et les inconvénients que ça comportera. Notre projet n'était pas ça à la base, ça va forcément bouleverser nos vies..."
Autorisation à l’instruction en famille : "Une liberté encadrée n'est pas une liberté !"
Jean-Michel Blanquer, le Ministre de l'Éducation nationale, de la jeunesse et des sports ,souhaite que soit mis en place un système d’autorisation à l’instruction en famille, et non plus seulement par déclaration comme c’est le cas aujourd’hui. Alix Fourest, membre de l’association LAIA, libre d’apprendre et d’instruire autrement, s’y oppose : pour elle, "une liberté encadrée n'est pas une liberté ! Le régime d'autorisation reste anticonstitutionnel. Ce serait l'Éducation nationale à la fois juge et partie qui autoriserait certaines familles à instruire leurs enfants et pas d'autres. Et on ne sait pas sur quels critères !" fustige-t-elle.
"On voit déjà les différences de traitement d'un département à l'autre pour les familles qui demandent le droit au Cned en classes réglementées souligne-t-elle. Et en quoi ce régime d'autorisation permettra de repérer des enfants qui suivent des cours dans des écoles clandestines ? Pour elle, ça ne permettra toujours pas d'atteindre l'objectif annoncé".
De nombreux parents sont, eux, prêts à quitter la France si l’instruction en famille leur est interdite.
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