Reportage Sud Radio à Marseille de Lionel Maillet
Il lui a presque fallu un plan pour retrouver son lycée. Six mois qu’Antoine a totalement décroché. "Depuis le mois de mars, j'ai rien fait, je suis parti en vacances..."
Ce qui va aussi être très compliqué, c’est d’aider efficacement ses élèves, et c’est loin d’être gagné déplore ce prof de technologie: "Il va surtout falloir évaluer un peu les lacunes, le problème c'est qu'on n'a pas de dispositif. On entend juste parler d'heures supplémentaires. Ce qui nous inquiète un peu, c'est de rajouter de l'école à des élèves qui déjà décrochent: est-ce que y'aurait pas d'autres moyens de faire?".
Pour faire un état des lieux, les évaluations nationales sont renforcées et avancées à la mi-septembre. C’est bien, mais pas suffisant pour la secrétaire de la FSU dans les Bouches-du-Rhône, Caroline Chevé:
"Le ministre parle beaucoup des évaluations. On peut considérer qu'on a besoin d'outils pour diagnostiquer mais, les évaluations nationales, c'est 6e et les secondes ! Ce dont on aurait besoin, c'est d'avoir le temps, par exemple des moyens pour dédoubler les classes davantage, qu'un prof prenne systématiquement un petit groupe en plus, en cas de trou dans la journée..."
Pas non-plus d’allègement de programme alors que les examens vont très vite arriver, s’inquiète Marion Chopinet, prof d’histoire-géo à Marseille: "le bac, avec les réformes Blanquer, puisque les premières épreuves vont arriver en janvier/février. Donc est déjà dans un stress de l'examen dés la rentrée, on est surtout face à un grand vide et on va voir ce qu'on peut faire au fur et à mesure". C’est en collège et lycée qu’il y a le plus de décrocheurs. Le confinement a laissé sur le carreau 10 % des élèves.
"On est sur du saupoudrage. C'est pas du tout satisfaisant" - Caroline Chevé, FSU dans les Bouches-du-Rhône