Reportage Sud Radio de Lionel Maillet
Le moins qu’on puisse dire c’est que Mathilde ne s’embarrasse plus avec les devoirs.
Les devoirs, "je les reçois, tout est complet mais je ne les fais pas. Cela ne me sert à rien, étant donné que je ne vais plus retourner au lycée."
Trop peur d’attraper le virus. Caroline ne renverra pas non plus sa fille à l’école et elle reconnait que les 10 semaines d’enseignement à distance commence à peser pour une élèves de 12 ans. "C'est dur... Les enfants font un peu l’amalgame: pas d'école physiquement donc c'est les vacances. Nous on est en télé-travail, on n'a pas forcément le temps d'être toujours derrière elle à lui dire et re-dire de faire ses devoirs..."
Inégalités d'accès au numérique, et de capital culturel
Dans les quartiers Nord, l’épidémie a creusé encore un peu plus les inégalités. Le nombre de décrocheurs explose, explique Virginie Aklioutat, du SNUIPP (syndicat du premier degré) dans les Bouches du Rhône: "Des familles qui n'ont pas l'équipement numérique et les possibilités d'aider leur enfant, et là l'apport de l'enseignant est indispensable !".Très peu d’élèves de ces réseaux d’éducation prioritaire, à peine 5 % sont retournés en classe, explique Salim Grabsi du syndicat des quartiers populaires de Marseille:
"Les familles dans les quartiers populaires sont malheureusement plus à la recherche de la baguette de pain, dans l'urgence alimentaire, que dans l'urgence éducative" - Salim Grabsi, SNUIPP
Les 22 écoles de la cité phocéenne qui rouvrent ce jeudi vont sonner creux: une grosse majorité d’enfants ne reviendront en classe qu’en septembre.