Reportage de Clément Bargain pour Sud Radio
"Des collègues ont été traumatisées, elles ont peur de revenir à l'hôpital"
Il y a certaines images qui continuent de hanter l’esprit de ces deux aides-soignantes : "quand la morgue est pleine et que vous voyez des camions réfrigérés qui viennent charger des corps, c'est quelque chose ! Les familles qui arrivaient en pleurs, qui ne pouvaient même pas voir les corps, ça criait..." se souviennent-elles.
Ces derniers jours, les alertes se multiplient sur une possible deuxième vague. L’inquiétude gagne le personnel hospitalier, encore très éprouvé. "Ce sont les aide-soignantes qui font le ménage, qui font manger les patients, elles passent énormément de temps dans les chambres. Elles ont été beaucoup plus touchées ! affirme Marie, aide-soignante. Des collègues ont été traumatisées, elles ont peur de revenir à l'hôpital et sont toujours en arrêt" confie-t-elle.
"On craint que les soignants ne soient pas en capacité d'absorber et d'assumer une deuxième vague"
Le personnel soignant tire la sonnette d’alarme, l’épidémie n’est pas terminée. Sarah est découragée en constatant le relâchement : "on est dans un milieu hospitalier, on ne sait pas qui est malade et qui ne l'est pas, il n'y a même pas de distanciation !" déplore-t-elle.
Si une deuxième vague devait arriver, ce serait difficile d’y faire face selon Elisabeth Genest, déléguée CGT de l’Hôpital Lariboisière. "On craint que les soignants ne soient pas en capacité d'absorber et d'assumer une deuxième vague si elle arrivait dans les prochaines semaines ou les quelques mois à venir avant la fin de l'année".
Les soignants sont unanimes : il faut continuer à respecter les gestes barrière.
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