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Coronavirus : "La logique de tri a débuté en Île-de-France"

Jean-François Corty, médecin dans une clinique parisienne, ancien directeur des opérations internationales de Médecins du monde, était interviewé dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio le 30 mars. "Le coup de fil du matin" est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

Dans certains endroits en Île-de-France, on est déjà dans une logique de tri des malades du COVID-19.

 

80% des patients sont guéris

" Il faut bien comprendre que le confinement est un dispositif fondamental. On est dans une logique de médecine de catastrophe, avec une maladie qui tue beaucoup de gens sur un temps très très court, avec l’absence de vaccins, de traitement sûr, détaille Jean-François Corty, médecin dans une clinique parisienne, ancien directeur des opérations internationales de Médecins du monde. D’où la nécessité de réduire le pic de l’épidémie, notamment pour désengorger les services de réanimation. Cela passe par du confinement, le renforcement des structures de soins, la prise en charge des malades et assurer la continuité en approvisionnement en médicaments et en nourriture. On en est là aujourd’hui".

"Ce contexte de médecine de catastrophe est réel dans l’Est, il l’est aussi en Île-de-France, précise Jean-François Corty. Quand je parle des services de réanimation, je parle de la capacité de prendre en charge les 5% de cas graves. On a 80% de patients qui sont guéris, malgré tout, ce qui est positif. Il y a 20% de personnes qui risquent d’être hospitalisées, dont 5% qui iraient en réanimation intensive ou autre. Vu que cela touche beaucoup de monde, cela fait une sorte de vague, une difficulté à mobiliser des respirateurs, des équipes compétentes".

"Je ne pensais pas voir cela ici"

"Des choix commencent à être faits. Pour certaines personnes, très âgées et avec des co-morbidités, dont on sait qu’elles auront du mal à supporter 20 ou 30 jours de réanimation intense, on préfère garder des places pour des gens qui ont un espoir, une capacité plus grande à tolérer ces temps de réanimation importants. Leurs poumons ne sont plus fonctionnels, cela prend du temps, et suppose une récupération sur plusieurs mois avec un impact sur différents organes du corps".

"Aujourd'hui, moi comme d’autres faisons du palliatif. J’accompagne des patients vers la mort. C’est exceptionnel de voir cela en France, souligne-t-il. Dans mon expérience humanitaire à l’international, j’ai vu des situations difficiles sur des crises sanitaires. Je ne pensais pas voir cela ici, mais c’est un fait. Cela permet de sauver des vies qui pourront supporter ces temps de réanimation importants". A-t-on l'impression d’être démuni faute de traitement ? "On a vécu cela avec Ebola, une très forte mortalité et pas de vaccins. Il a fallu inventer. La téléconsultation s’est extrêmement bien développée. Si vous êtes en gêne respiratoire intense, il faut appeler le Samu, et ne pas le surcharger, créer les conditions pour qu’il continue de fonctionner dans de bonnes conditions. C’est surtout important de respecter le confinement".

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Retrouvez "le coup de fil du matin" du lundi au vendredi à 7h12 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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