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CETA : "il y a vraiment eu un passage en force"

Le CETA a été approuvé le 23 juillet à l'Assemblée. Karine Jacquemart, directrice générale de Foodwatch France, était "L’invité de l’actu" dans la matinale de Sud Radio du 24 juillet.

Le CETA a été approuvé par les députés le 23 juillet à une courte majorité.

Le CETA a été approuvé le 23 juillet à une courte majorité : 266 voix pour et 213 contre.

 

CETA : "il y a vraiment eu un passage en force"

"On a voulu croire jusqu'à la dernière minute que les députés dans leur majorité seraient sérieux et responsables, dans le sens où ratifier le CETA, c'était prendre beaucoup de risques pour la protection des citoyens, de la planète et des consommateurs, explique Karine Jacquemart, directrice générale de Foodwatch France, qui fait partie du collectif "Stop CETA !". Il y a eu beaucoup de débats et de contre-vérités qui ont été dites.

Le gouvernement a-t-il fait une course de vitesse pour prendre les opposants de court ? "Il y a vraiment eu un passage en force. Quand le gouvernement a annoncé que la loi de ratification allait être présentée à l'Assemblée nationale en juillet, on a demandé à ce que ce soit reporté à la rentrée, pour qu'on ait plus de temps pour enfin un vrai débat démocratique transparent sur les vrais enjeux de cet accord de commerce. On nous a confisqué le débat démocratique. S'il y avait eu un mois de plus, on voit bien que le débat aurait fait que le vote aurait été contre, car les votes ont beaucoup évolué ces dernières semaines. Beaucoup de députés ne connaissaient pas bien cet accord".

"Cet accord vise à supprimer toutes les barrières au commerce"

Qu'est-ce qui est dangereux dans cet accord ? "Cet accord vise à supprimer toutes les barrières au commerce. Le problème c'est que les normes sanitaires et sociales sont vues comme des barrières. Il y a le problème des normes actuelles, qui fait que les normes au Canada ne sont pas les mêmes : il utilise notamment toujours des antibiotiques comme activateurs de croissance pour son bétail et on importe ces viandes-là, alors que nos agriculteurs ont des normes plus strictes.

Mais le plus grave c'est que demain, interdire un pesticide comme le glyphosate ou interdire un perturbateur endocrinien dans l'alimentation sera difficile, parce qu'on pourra être attaqué par notre partenaire commercial le Canada, et par un investisseur privé basé au Canada car il y aura un tribunal d'arbitrage". 

Les pare-feux installés dans cet accord ne seraient donc pas suffisants ? "Pas du tout, car la question est quelles seraient les garanties qui permettraient de dire que le Canada ou un investisseur étranger ne nous attaqueront pas ? Ce qu'on a démontré et documenté, c'est que les risques sont bel et bien là. Ce qui est irresponsable, c'est de prendre ces risques-là alors qu'on ne voit pas l'avantage et l'intérêt".

 

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