Alors que le coronavirus continue de circuler sur l'ensemble du territoire et que la période estivale va voir des millions de personnes circuler d'une région à une autre, Catherine Hill demande une politique sérieuse de tests dans un temps très court.
Tester massivement
Faut-il reconfiner ? C'est une question qui revient sur la table de plus en plus souvent, alors que le Covid-19 continue de circuler en France. Mais pour l'épidémiologiste, un reconfinement ne serait pas la meilleure des solutions. Pour elle, "il va falloir tester beaucoup plus sérieusement pour trouver les cas positifs". Objectif : repérer "les cas asymptomatiques qui continuent de circuler". "La solution passe par les tests", insiste Catherine Hill qui appelle à une politique de tests "massifs dans la population".
À l'heure actuelle, "on teste n'importe qui, n'importe où et n'importe quand, ce n'est pas une stratégie", déplore-t-elle. L'épidémiologiste recommande de "tester en priorité là où le virus circule le plus, par exemple en Mayenne". Département qui a servi de laboratoire pour les pouvoirs publics. "On a testé une personne sur dix dans un temps relativement long, alors qu'il faudrait tester tout le monde dans un temps relativement court", regrette-t-elle.
Accélérer le processus
C'est seulement "lorsqu'on arrêtera de laisser le virus circuler à travers les porteurs asymptomatiques", que l'on arrivera à bout de l'épidémie, annonce Catherine Hill. Mais pour cela, encore faut-il les détecter. "Il faut tester la population massivement, ce qu'on ne fait pas aujourd'hui", insiste-t-elle. "La politique de tests est totalement désorganisée", regrette l'épidémiologiste.
En Mayenne, les résultats de tests étaient donnés au bout de deux à trois jours. Un délai bien trop important pour Catherine Hill qui fait remarquer qu'en moyenne, "les symptômes se font ressentir le cinquième jour et que le dixième jour, nous ne sommes plus contagieux". Par exemple, un cas symptomatique ressentira les symptômes le cinquième jour, "ira voir son médecin le sixième, ira se faire tester le septième et recevra les résultats trois jours après", explique-t-elle. "Quand on l'informe, il n'est plus contagieux, c'est trop tard", s'indigne l'épidémiologiste qui appelle à "aller beaucoup plus vite".
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