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Boualem Sansal :"Les nations sont déjà détruites depuis longtemps"

Boualem Sansal, écrivain et auteur de "Lettre d'amitié, de respect et de mise en garde aux peuples et aux nations de la Terre" aux éditions Gallimard était l’invité d’André Bercoff le 5 novembre 2021 sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-14h, "Bercoff dans tous ses états".

Boualem Sansal
Boualem Sansal invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio

"Vous savez, il y a quelques années j’ai écrit une lettre à mes compatriotes", explique Boualem Sansal. "Je me suis donc adressé aux gens qui sont autour de moi pour leur faire un certain nombre de reproches", raconte l’écrivain. Les reproches portaient "sur leurs croyances, sur leurs attitudes, leur soumission, leur acceptation des choses qui pourtant les dérangent, leur font beaucoup de mal, et les avilissent", juge l’auteur de Lettre d'amitié, de respect et de mise en garde aux peuples et aux nations de la Terre. "Je me suis rendu compte que je pouvais aussi bien m’adresser au monde entier", explique Boualem Sansal.

Selon Boualem Sansal, il est possible de s’adresser à tous les peuples de la terre "parce que nous souffrons tous de la même maladie", juge-t-il. Celle-ci est "la soumission, la bêtise, on est là comme des moutons, on traîne, qu'on soit de droite ou de gauche", explique l’écrivain. Pour lui, "on joue sur un ressort effarant de simplicité, la peur". "On nous fait peur. On a peur et on vit dans la peur", explique Boualem Sansal. Pour lui, on peut avoir peur "de la pandémie, du réchauffement climatique, de l’autorité, du chômage, de la fiscalité, etc.". "On a fait de nous des êtres peureux", juge-t-il. Selon Boualem Sansal, "il faut retrouver notre dignité, notre courage et donc il faut monter sur la colline, parler de haut et parler fort".

 

"Le mieux était de s'adresser à celui qui représente toute l'humanité"

"Quand j’ai écrit ma première lettre à mes compatriotes", raconte Boualem Sansal, "j’avais mes interlocuteurs en face de moi". "Je pouvais y mettre un visage, des noms et énoncer des problématiques précises", explique-t-il. "Mais quand on veut s’adresser aux peuples et aux nations de la terre", c’est plus compliqué pour l’auteur de Lettre d'amitié, de respect et de mise en garde aux peuples et aux nations de la Terre. "C’est quoi un peuple ? Où les trouver ces peuples ? Et ces nations, c’est qui, c’est quoi ? ", demande-t-il.

Pour Boualem Sansal, "le mieux, c’était de s’adresser à celui qui, statutairement, représente un peu toute l’humanité, c’est-à-dire le secrétaire général des Nations Unies". "En fait, il ne représente rien du tout car il représente les chefs d’Etats et les gouvernements", juge l’écrivain. "Mais bon, on peut passer par lui", explique-t-il. "Parce que à l’Assemblée générale, quelque part dans les coulisses, il y a les peuples et les nations et peut-être qu’il pourrait leur parvenir un petit bout de cette lettre", explique l’auteur de Lettre d'amitié, de respect et de mise en garde aux peuples et aux nations de la Terre.

 

"Il faut qu’ils prennent conscience que nous pouvons former (...) des nations "

"Les peuples et les nations sont déjà détruits depuis longtemps", juge Boualem Sansal. L’écrivain explique qu’il y a "des pouvoirs qui gouvernent des structures". "Vous ne verrez pas des hommes, c’est des esclaves, c’est des galériens, c’est des serfs", juge-t-il. Nous les appelons les "travailleurs, c’est plus sympathique et ça fonctionne mieux que de les appeler des esclaves", explique l’écrivain. "Il y a des maîtres et il y a des structures", explique-t-il. "Ces gens-là ne gouvernent pas les hommes, ils gouvernent des structures. C’est-à-dire des ministères, des administrations, des systèmes juridiques, des catégories comme ça un peu bizarres : l'Économie, l’Argent, etc.", explique Boualem Sansal au micro de Sud Radio. Pour lui, "ils gouvernent des structures qui produisent la peur par exemple".

"J’ai peur que les nations ne soient déconstruites", explique Boualem Sansal. "Il y a des hommes, évidemment, des individus, il faut qu’ils prennent conscience que nous pouvons former des peuples et des nations", explique l’auteur de Lettre d'amitié, de respect et de mise en garde aux peuples et aux nations de la Terre. Pour Boualem Sansal, cette prise de conscience est primordiale pour "reconquérir notre souveraineté, détruire tous ces artifices que l’on a construit pour gouverner dans la peur et retrouver notre dignité pour agir par nous même à partir de maintenant et entre nous".

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

 

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. 

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