Un reportage de Stéphane Burgatt pour Sud Radio à Marseille.
À Marseille, les blocages - ou opérations « port mort » - depuis le début de la contestation face à la réforme des retraites auraient eu un impact cumulé de 200 millions d'euros pour les activités portuaires selon les responsables du port maritime phocéen. En plus d'une perte de crédibilité vis-à-vis des armateurs.
C’est pourquoi un plan d’aide et de relance vient d’être présenté. Le conseil régional promet d’aider les entreprises portuaires au cas par cas à hauteur de trois millions d'euros et le grand port promet une série de geste commerciaux à hauteur de cinq millions d'euros pour ne pas perdre ses clients.
Son entreprise de manutention de 140 salariés a souffert des blocages, mais Jean-Claude Sarméjane sait qu’il est loin d’etre le seul.
J-C Sarméjane, patron d'une entreprise de 140 salariés, témoigne : "tout le monde a souffert : le port, les entreprises portuaires et nos clients. Quand on ne peut pas exporter, pour une petite entreprise, c'est terrible".
Des pertes lourdes et chiffrées, un travail d'image à redorer
Jean-Marc Forneri chiffre de très lourdes pertes, "entre 200 et 260 millions pour le port, stricto sensu, et environ le double pour les entreprises qui sont nos clients. Et la perte d'image qui ne se chiffre pas."
Bref, un immense gachis selon le président du conseil régional, Renaud Muselier : "Moi je suis frappé par l'importance de notre port. Le développement de Marseille passe par là depuis 10 ans et en deux mois on a tout foutu en l'air à cause d'un conflit extérieur. La grève de la CGT pour bloquer le port de Marseille n'a rien à voir avec l'activité portuaire !"
La région aidera financierement les entreprises au cas par cas, sur dossier. Le grand port promet lui des rabais de 30% sur trois mois pour tous les armateurs qui vont continuer de faire confiance au port de Marseille.
Pour Jean Marc Forneri, président du grand port de Marseille-Fos, l’image de marque du port marseillais est à nouveau ternie, il va falloir relancer une opération seduction et tout reprendre de zéro.
"Il nous a fallu une décennie pour montrer que Marseille avait un port fiable, qu'on pouvait venir ici avec ses marchandises. Il faut reprendre ce travail à zéro, une nouvelle fois. C'est un peu le tonneau des Danaïdes. Il va falloir refaire ce travail lent de labourage de notre clientèle pour les convaincre de revenir ou, du moins, de les empêcher d'annuler leurs livraisons." poursuit J-M Forneri, président du port de Marseille-Fos.