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Bérénice Levet : "L'écologie s'inscrit dans le grand récit de toute la culture woke"

Bérénice Levet, philosophe et universitaire, auteure de "L’écologie ou l’ivresse de la table rase" aux éditions de l’Observatoire était l’invitée de "Bercoff dans tous ses états".

Bérénice Levet
Bérénice Levet, invitée d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états" sur Sud Radio.

Marcel Gauchet disait : "Sous l’amour de la nature, la haine des Hommes". Pour Bérénice Levet cette phrase est tout à fait correcte. "La seule chose c’est que, si Marcel Gauchet était pionnier dans ce domaine pour comprendre de quoi il retournait finalement dans l’écologie, il y a quand même une très grande évolution. Nous étions en 1990 quand Marcel Gauchet a établi ce diagnostic très pertinent sur l’amour de la nature, la haine de l’Homme, la haine de l’humanité".

"Finalement, au fil du temps, les choses se sont précisées parce que ce n’est pas l’Homme en général, c’est l’homme occidental", juge Bérénice Levet. "Tout consiste à intenter, à ajouter de nouveaux éléments au procès que nous avons formé, intenté à l’humanité occidentale. C’est la vie occidentale qui est visée, c’est ‘le mâle blanc hétérosexuel’ parce que c’est lui qui pollue, c’est lui qui ne peut pas se séparer de sa voiture, qui consomme de la viande. Il cristallise tous les péchés, il en est l’incarnation".

 

"L'Homme blanc est l'ennemi absolu" de l'écologie

Pour Bérénice Levet, le fait que ce soit le mâle blanc hétérosexuel qui est visé, "c’est ce qui est vraiment intéressant dans l’évolution de cette idéologie". "Gauchet avait tout à fait raison. Au tout début lorsque le mouvement écologiste prend de l’ampleur, il y a le sentiment, et c’est encore le cas, que l’être humain, celui qui transforme la nature, est l’ennemi absolu", juge l’auteure de L’écologie ou l’ivresse de la table rase.

"Nous sommes dans quelque chose de tout à fait étonnant". Bérénice Levet juge que pour les mouvements écologistes "le début de la fin commence avec l’âge néolithique". "C’est à partir de ce moment que l'Homme s’installe et commence à cultiver la terre" explique la philosophe au micro de Sud Radio.

 

"L'histoire de l'occident se résume par la domination de l'homme blanc"

"Finalement cette écologie s’inscrit dans le grand récit de toute la culture woke", juge Bérénice Levet. Cette culture "vient nous raconter que toute l’histoire de l’occident se résume à la domination par l’homme blanc hétérosexuel de tout ce qui n’est pas lui, notamment les femmes, les noirs, les musulmans et donc la terre, le climat, les animaux". Pour elle, cet "homme blanc" est en plus "catholique ou juif, c’est ceux-là qui sont ciblés".

"Le mot prédation est très pertinent. Depuis l’apparition de l’écoféminisme, que moi j’attribue à l’influence du mouvement Metoo, c’est le terme prédation qui s’installe", explique Bérénice Levet. "Auparavant, c’était le mot domination qui était la clef qui ouvrait toutes les serrures depuis Foucault. Le mot prédateur évoque une image encore plus effrayante. Il y a un prédateur et il y a des proies. Au moment de Metoo, on a beaucoup eu cette rhétorique", explique l’auteure de L’écologie ou l’ivresse de la table rase.

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

 

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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