Témoignage recueilli par Clément Bargain
Ça fait quatre ans que Fabrice est accompagnant sexuel:
"j'aide les personnes à se reconnecter à leur sexualité, à leur corps, à leur sensualité, leur énergie sexuelle".
2500 demandes de mise en relation
Via l’association Appas, Fabrice est mis en relation avec des femmes en situation de handicap: "ça se passe dans un premier temps par e-mail, puis par téléphone, ensuite idéalement c'est bien de faire une première rencontre dans un bar, un leu public. Et ensuite, on va faire une première rencontre".
Des rendez-vous à l’hôtel ou au domicile des personnes handicapées:
"C'est bien cadré, ça dure entre une heure et demi à trois heures, c'est 150 euros pour cette prestation. Je commence toujours par le biais du massage, du toucher puisque c'est mon métier de base. Le massage, le toucher sensuel, permet déjà de préparer les corps à se rencontrer, à érotiser le corps et à voir jusqu'où ça peut aller. J'ai pas de limite personnelle, juste les limites du handicap qui peuvent poser problème dans un acte sexuel."
Isolés de praticiens "autorisés"
Fabrice lui ne risque rien, mais les personnes handicapées qu’il accompagne sont passibles d’une amende de 1500 euros d’amende, car considérées comme des clients de prostitués. Il dénonce l'absence d'auxiliaires de vie qui, craignant d'être associé à la démarche, refusent tout soin de préparation. "Les toilettes à faire, les soins à faire. Malheureusement je m'en suis occupé huit fois sur 10". Contrairement à la France, l’accompagnement sexuel pour les personnes en situation de handicap est autorisé dans plusieurs pays européens comme la Belgique ou encore l’Allemagne.
"Des personnes qui n'ont jamais été touchés de façon sensuelle. 'Objets de soins', selon leurs mots" - Jill Prévot-Nuss est présidente de l’Association pour la promotion de l’accompagnement sexuel (APPAS), créee en 2015, qui met en relation des personnes en situation de handicap avec des assistants sexuels. Il y a eu plus de 2500 demandes de mises en relation…