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Arthur Pailhes - Pass sanitaire : "je devrais refuser deux-tiers de ma clientèle"

Arthur Pailhes, président de l'Umih du Gers, était l'invité du "12-13h de l'été" le 9 août 2021.

Le Pass sanitaire, qui prend la forme d’un QR Code à scanner, est entré en vigueur lundi 9 août 2021. Arthur Pailhes, président de l’Union des Métiers et des Industries de Hôtellerie (UMIH) dans le Gers, confirme avoir testé le logiciel qui est "disponible depuis longtemps" en téléchargement pour les smartphones. "C’est pas le gouvernement qui fournit ce logiciel, c’est des sociétés commerciales", estime le président de l’Umih. Néanmoins, il rappelle que le logiciel est "gratuit". "C’est juste que ce n’est pas sur des plateformes officielles."
Le test effectué avec des clients de longue date "a permis effectivement d’introduire la première ambiguïté, à savoir qu’on a découvert le vrai nom, le vrai prénom des clientes anciennes qui ne l’avaient jamais dit, depuis tant d’années". "D’entrée, ça a créé quelque chose de pas normal."

 

Pass sanitaire : "C'est la panique"

Le Gers est un département très touristique : la mise en place du Pass sanitaire conduit forcément à un changement majeur de l’organisation des professionnels de la restauration. Président de l’Umih, Arthur Pailhes confirme que "c’est compliqué". "Les tests qui ont été faits par nos collègues en Pyrénées-Orientales ont montré qu’en terrasse c’était ingérable", déclare-t-il, alors que le Pass sanitaire, contrairement à ce que demandaient les professionnels de l’hôtellerie restauration, est en vigueur pour les terrasses également. "C’est la panique : tout le monde nous demande ‘où est-ce qu’il faut le télécharger, comment est-ce qu’il faut le télécharger...’" "Les informations cruciales, elles sont arrivées très très tard", explique Arthur Pailhes.
Il souligne qu’il y a "tellement de communications différentes" que les clients eux-mêmes sont perdus, certains croyant qu’en terrasse le Pass sanitaire n’est pas obligatoire.

 

"Le Pass sanitaire, si vous voulez, c’est pas normal : on nous demande de faire ce que la loi n’oblige pas"

Chez les professionnels, certains appliquent les règles à la lettre, d’autres préfèrent fermer un œil jugeant que ce n’est pas à eux de faire la police. "On a le sentiment d’être le profession punching-ball de cette crise", se désole le président de l’Umih dans le Gers. "On nous demande tous les mois, au mieux, et parfois toutes les semaines, de changer les codes, les manières de faire, etc."
Il souligne en outre qu’il y a eu "un relâchement de tous les protocoles qui nous avaient été donnés", notamment concernant le droit de boire au comptoir ; sans compter les incohérences comme le fait de devoir porter le masque quand "on est debout" alors qu’on peut boire. "C’est quoi ces réglementations ? C’est quoi ces lois ? C’est inapplicable."
De fait, certains clients "s’énervent" car ils ne comprennent pas. "C’est très très complexe", souligne Arthur Pailhes.
"Le Pass sanitaire, si vous voulez, c’est pas normal : on nous demande de faire ce que la loi n’oblige pas", c’est-à-dire, pour Arthur Pailhes, que la loi ne dit pas qu’il est obligatoire d’être vacciné "mais pour rentrer chez nous c’est obligatoire". Il déclare que "si le vaccin n’est pas obligatoire, c’est pour une raison : c’est qu’il est en phase III et qu’on n’a pas le droit de le rendre obligatoire".

 

Arthur Pailhes agressé : "pour ces personnes, on représente la mesure"

Le président de l’Umih du Gers, lui-même restaurateur, a été victime d’une agression, lundi 9 août 2021. "Quelqu’un qui venait d’un concours de pétanque" où "il n’y a pas de protocole", explique Arthur Pailhes, est venu prendre une commande et a demandé "est-ce que je dois mettre le masque ?", question à laquelle le gérant a répondu par l’affirmative. Arthur Pailhes lui fait remarquer qu’il avait le masque autour du bras et que "ça ne devrait pas être compliqué".
"Et là, il s’arrête, il me dit ‘vous me parlez mal’ et bim". "Il me dit : ‘ouais, je ne mettrai pas le masque, je ne suis pas un tafiole’, si vous voulez le texte exact."
"C’est consternant", confirme Arthur Pailhes, notamment au niveau de l’homophobie de la remarque. Mais il juge que "pour ces personnes, on représente la mesure ; et, du coup, ils s’énervent sur cette mesure quoi". "On est mis en avant comme si on était la politique de l’Etat", analyse le président de l’Umih du Gers.

 

En conflit avec la politique du gouvernement, et pour éviter d’éventuelles autres agressions, "on a décidé à partir d’aujourd’hui" de fermer l’établissement, également pour prendre "le temps de réfléchir", souligne Arthur Pailhes. Il juge qu’il exerce ainsi un "droit de retrait" face aux décisions de l’État, qui est devenu une sorte de nouveau patron qui dicte sa manière de travailler. Notamment, puisque peu sont vaccinés à la campagne selon lui, "je devrais refuser deux-tiers de ma clientèle, des gens qui sont là depuis des années, et en fâcher, je dirais, un bon tiers qui reviendra plus jamais parce que c’est comme ça à la campagne". "C’est pas normal."

 

 

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