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Après Nice, Calais : le délit de solidarité se développe en France

Par Benjamin Jeanjean

Alors qu’un agriculteur venant en aide à des migrants dans la région de Nice est poursuivi par l’État, c’est aujourd’hui le Secours catholique qui se voit entravé par les autorités à Calais dans son action humanitaire.

clandestins
On assiste à une industrialisation du trafic d'êtres humains aux frontières de la France.

Entre humanisme et légalité, il faut parfois faire un choix. C’est la situation difficile dans laquelle se trouve Cédric Herrou, agriculteur niçois poursuivi par l’État pour venir régulièrement en aide à des migrants illégaux venus d’Italie. Alors que cette affaire a rencontré un certain écho médiatique ces derniers mois, c’est aujourd’hui le Secours catholique qui voit le "délit de solidarité" venir perturber son action dans la région de Calais.

À Calais, la benne à ordures de la discorde

Ainsi, la mairie de Calais a installé ce mercredi 8 février une benne à ordures devant un bâtiment du Secours catholique pour empêcher l’installation de modulaires offrant des douches aux migrants. "On voulait livrer trois modulaires pour une installation temporaire et légère afin de pouvoir permettre à des exilés de se doucher", a déclaré ce jeudi à l'AFP Vincent De Coninck, chargé de mission au Secours Catholique. "On a pu faire rentrer dans nos locaux les deux premiers et ensuite le directeur de cabinet de la mairie a fait obstacle à l'entrée du troisième, avec son véhicule personnel dans un premier temps, puis avec une benne à ordures", a-t-il ajouté. "On voit revenir à grand pas le délit de solidarité qui, théoriquement, n'existe plus", regrette-t-il enfin.

La mairie craint l’établissement d’une jungle en pleine ville

De son côté, la mairie de Calais indique que le Secours catholique avait ouvert ce local "de manière à distribuer des chaussures et des vêtements pour les migrants à l'époque où la lande était en activité". "Ça ne posait aucun problème", explique Emmanuel Agius, premier adjoint au maire (Les Républicains). Mais les services de la mairie ont découvert mercredi des bungalows non déclarés dans la cour du bâtiment. "Le camp de la lande et Jules-Ferry (Ndlr : un centre d'accueil de jour qui existait dans l'ex-jungle) n'ont pas fermé pour que l'on retrouve un centre avec des douches en plein cœur de ville. C'est non ! Il faut arrêter de se moquer des élus et surtout de la population", a plaidé M. Agius.

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