Tout a commencé avec la déclaration de Philippe Bas le président (LR) de la commission d’enquête sénatoriale ce mardi 11 septembre : « Une convocation sera prochainement adressée à M. Alexandre Benalla pour qu’il apporte à la commission des lois du Sénat les éléments d’information qui lui sont nécessaires ».
A 14 heures, sur LCI, réponse de Me Laurent-Franck Liénard avocat de Alexandre Benalla qui assurait que son client ne se rendra pas à la convocation de la commission d'enquête sénatoriale avant la fin de l'instruction judiciaire dans laquelle il est mis en examen pour des violences contre un manifestant le 1er mai à Paris : « Il ne veut pas aller devant une commission faire des déclarations qui lui seraient reprochées par les magistrats instructeurs", mais Alexandre Benalla "accepte de répondre aux questions de la commission sénatoriale sitôt l'instruction close ».
Et finalement, à 22 heures, l'ancien chargé de mission de l'Elysée annonçait via un communiqué qu’il se rendra devant la commission d’enquête sénatoriale "Afin d’éviter les poursuites judiciaires dont on me menace je vais être contraint de me rendre devant cette commission si une convocation officielle m’est adressée. Toutefois je ne pourrai répondre à aucune question concernant les faits dont la justice est saisie", expliquait l'ancien chargé de mission. Et il précisait, qu'il ne "pourrait répondre à aucune question concernant les faits dont la justice est saisie. Je ne pourrai pas non plus répondre aux questions dont la réponse supposerait de violer le secret de la défense nationale ou le secret professionnel auxquels je suis lié."
C’est normal que finalement Alexandre Benalla réponde à la convocation des sénateurs pour être entendu par la commission parlementaire demandait Patrick Roger à son invité Florian Bachelier, député LREM d’Ille et Vilaine et premier questeur de l’Assemblée nationale : « C’est la loi. Après, je crois que les français en ont un peu marre de ce feuilleton. Je veux bien que l’on nourrisse tous les jours le fond de commerce de Monsieur Bas mais moi, j’ai lu l’article du Monde cet été ou il expliquait très clairement que le but de la démarche de cette séquence, c’était d’embêter pour le dire poliment, le président de la République (…). Le sujet, c’est aussi s’opposer à la réduction d’un tiers du nombre de parlementaires donc du nombre de sénateurs ».
Patrick Roger insistait : « On a vu certaines pratiques qu’on croyait d’un autre monde. Quelqu’un qui est chargé de la sécurité à l’Elysée qui va taper des manifestants, ça c’est normal ? « Ce n’est absolument pas normal, personne ne l’a dit. Il y a trois dispositifs d’enquêtes dont une enquête judiciaire. Mais la séparation des pouvoirs est quelque chose d’important ce n’est pas juste un principe »répondait Florian Bachelier. Dans toutes les hésitations d’hier, ira ou ira pas, la ministre de la Justice a d’ailleurs indiqué hier, que Alexandre Benalla n’était pas complètement contraint car justement une enquête judiciaire qui était ouverte soulignait le journaliste Patrick Roger. « Je veux bien qu’on reprenne le feuilleton. Mais quelles vont être les questions posées par Monsieur Bas à partir du moment où il ne peut pas empiéter sur le périmètre de l’action judiciaire. Encore une fois, je crois que cela commence à se voir ! » lui répondait Florian Bachelier. Votre conclusion est qu’il s’agit d’un bras de fer entre le Sénat et l’Elysée ? Concluait Patrick Roger. « Je pense que Monsieur Bas a pris goût aux plateaux télé au cours des derniers mois et que encore une fois ça commence vraiment à se voir ! » dénonçait le premier questeur de l’Assemblée nationale.