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Albert Batihe : Black Lives Matter ne peut pas parler à un noir en France

Auteur de Nègre de blanc, aux éditions du Cerf et entrepreneur, Albert Batihe était l’invité de “Bercoff dans tous ses états".

Albert Batihe
Albert Batihe, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Pour Albert Batihe, il y a un problème "quand on parle de ‘Black Lives Matter’ quand on est noir en France". "Je dis en France parce que cela n’a rien à voir ce que les gens vivent aux Etats-Unis. Je le dis encore souvent, il y a la réalité et il y a les croyances. Aujourd’hui, les gens sont dans les croyances. En France, vous ne pouvez pas dire quand vous êtes noir que vous vous fichez de ‘Black Lives Matter’. Mais ce n’est pas que vous vous fichez de ce qu’il se passe aux Etats-Unis. Ce n’est pas que vous vous fichez du sort des noirs là-bas ou à travers le monde. C’est juste que très honnêtement, ça ne vous parle pas".

"Quand on veut dire que la vie d’un noir compte", explique Albert Batihe, "je ne sais depuis que je suis né à quel moment dans ma vie je me suis dit que ça pouvait être l’inverse". "Je n’ai pas vécu au temps de l’esclavage. J’ai vécu à l’époque des années 80, des années 90. À aucun moment, je n’ai senti moi que la vie d’un noir en France ne comptait pas ou qu’elle valait rien du tout. Donc, c’est plus ça que j’ai voulu remettre en avant", dans son livre Nègre de Blanc.

 

"Cela me désole de voir que les journalistes ont un bâillon sur leur carte de presse"

"Vous êtes le seul journaliste blanc qui a osé lire mon livre", explique Albert Batihe à André Bercoff. "J’ai été très surpris quand vous m’avez dit avoir lu ce livre et l’avoir apprécié. Mon livre je le conseille à tout le monde, sans vouloir faire de ventes, parce que les ventes ne m’intéressent pas. C’est vraiment parce que je le trouve intéressant".

"Aujourd’hui, cela me désole de voir que les journalistes ont un bâillon sur leur carte de presse. Il faut que cela s’arrête", juge Albert Batihe. "J’ai des journalistes dans mon réseau qui me disent qu’ils ne peuvent pas m’accueillir car ils ne veulent pas de polémiques. Je le sens chez Valeurs Actuelles par exemple, avec l’affaire Obono, il y en a qui sont gênés. Je vois que chez certaines chaînes un peu positionnées à droite dans l’opinion publique, les journalistes disent que ce que je dit est ‘du pain bénit’. A gauche, on ne va pas savoir à qui m’opposer. Je suis blacklisté du service public par exemple. Comment est-ce possible que sur les chaînes du service public on n’invite pas les gens. Je me fiche du politiquement correct, je veux qu’on me laisse parler".

 

Aujourd'hui cela semble naturel qu'un blanc veuille devenir noir

"Pour pouvoir être invité, il faudrait que je dise : ‘Ce livre, on m’a obligé à l’écrire’", ironise Albert Batihe. "Il faudrait dire : ‘Ce livre n’est pas vrai, ce sont les blancs qui m’ont obligé. La vérité est exactement le contraire’", continue-t-il. "Si je disais sincèrement que ce bouquin raconte des bêtises, on va me dire : ‘On le savait’. Je trouve ça dingue", explique l’auteur de Nègre de blanc.

"Si aujourd’hui vous, M. Bercoff, vous dites : ‘J’aimerai bien être Black quand je vois du sport parce que les noirs courent très vite, vous dansez très bien, etc.’. Cela ne choque personne, c’est quelque chose qui, aujourd’hui, est naturel. Mais si un noir se permet de dire qu’il veut bien être blanc, ça va être un tollé", explique l’entrepreneur. "Tout le monde va se demander comment cela est possible qu’un noir veuille être blanc. Cela va être un tollé international. Lui, il fera le journal de 20h et tous les médias vont l’inviter", ironise Albert Batihe.

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

 

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio

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