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Aides à domicile : "on leur dit qu’ils ne méritent pas la reconnaissance de la nation"

Amir Reza-Tofighi, président de la Fédération des Services à la personne et de proximité (FEDESAP), et directeur général de Vitalliance, spécialisée dans l’aide à domicile, était interviewé dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio le 13 novembre. "Le coup de fil du matin" est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

Des milliers d'embauches dans le secteur de l'aide à la personne. (AFP)

Que se passe-t-il pour les 400.000 aides à domicile de France. Sont-ils traités de la même façon que les autres "héros du quotidien" de cette crise sanitaire ? Pourquoi la revalorisation des salaires de la profession bloque-t-elle ?

 

L'État n'a pas tenu parole

"En réalité, ils n’ont jamais été traités de la même façon, regrette Amir Reza-Tofighi, président de la Fédération des Services à la personne et de proximité (FEDESAP), et directeur général de Vitalliance, spécialisée dans l’aide à domicile. Lorsque la crise a démarré, qu’il fallait s’équiper en masques, l’État ne nous a pas reconnus comme des salariés prioritaires. On a dû se battre, aller sur les plateaux télé, pour avoir enfin des protections pour aller au domicile des personnes âgées."

"Lorsque l’État a annoncé la prime pour tous les salariés en Ehpad et à domicile, poursuit-il, l’État a tenu sa parole pour les salariés en Ehpad. Par contre, pour les salariés à domicile, il est revenu en arrière, disant que c’était aux départements de le faire, alors qu’ils n’ont pas les moyens ou la volonté de payer. Ils devaient financer 50% de la prime. Un département comme le Finistère a décidé de ne la payer que pour certains !"

 

Des difficultés croissantes pour recruter

Autre casus belli avec les salariés de l’aide à domicile : le projet de loi de finance de la Sécurité sociale [PLFSS]. "Dans le budget de l’année prochaine, l’État a mis 1,2 milliard pour les salariés en Ehpad ; il a mis zéro pour les salariés à domicile. Quel mépris ! On a encore une fois dû se battre pour obtenir 150 millions d’euros en 2021 et 200 millions euros en 2022. Que voulez-vous que je dise à mes salariés ? Chaque jour, ils prennent des risques. Alors que beaucoup de personnes sont confinées, ils aident les personnes dépendantes à mieux vivre. Et on leur dit 'vous ne méritez pas la reconnaissance de la nation'."

C’est d’autant plus paradoxal que la crise sanitaire n’a fait qu’accroître la demande. "Parfois, les Ehpad ont besoin de salariés car les leurs sont malades. Mais comment recruter quand ce métier est aussi peu valorisé, que l’État peut mentir ainsi ?" s’attriste Amir Reza-Tofighi. On ne peut plus recruter alors que la demande est encore plus forte. Concrètement, on gagne le smic, plus 5% dans le meilleurs des cas, avec des horaires adaptés et variables. C’est un métier dur, avec beaucoup de déplacements, qui mérite que l’État en prenne soin."

 

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