L’actualité rattrape parfois les polémiques routières. Lundi 20 juillet au soir, dans la Drôme, cinq enfants ont perdu la vie dans un accident de la route sur l’A7. Tous faisaient partie de la même famille.
Un mensonge par omission
Comment expliquer que la voiture ait pris aussi rapidement feu après la sortie de route ? "On ne l’explique pas, estime Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes. Nous n’avons aucun élément. Je pense à toutes les familles de victimes, ceux qui ont perdu des proches sur la route. Quand on ne connaît pas les causes d’un accident, c’est terrible. Une voiture qui s’enflamme c’est extrêmement rare, plus encore en roulant. De mémoire, je n’ai pas le souvenir d’avoir connu cela."
L’association qu’il représente s’est opposée à la proposition de réforme de la vitesse sur autoroute de 130 à 110 km/h. "Comment être pour, alors que la vitesse n’était pas impliquée dans les accidents mortels sur autoroute ?", souligne-t-il. "Nous avons eu la même chose dans le cas du 90 km/h à 80 km/h."
Est-ce à dire qu’il ne croit pas au bilan officiel de 349 vies épargnées en 20 mois ? "Malheureusement, tout dépend de ce que l’on compare. On prend la meilleure année à 80 km/h, la meilleure à 90, et on regarde la différence. En 2013, en roulant à 90 km/h, on avait exactement les mêmes chiffres. Je veux bien que l’on torde les chiffres pour dire que l’on a sauvé 350 personnes, mais ils disent le contraire. Ces propos sont assez fallacieux, c’est un mensonge par omission."
Le confinement a réveillé le démon de la route
Le gouvernement a ouvert la voie à un assouplissement. La moitié des départements l’ont décidé. "Si l’on regarde les départements passés à 90, on observe les mêmes statistiques d’accidents qu’avant, précise le délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes. Cette étude nous apprend tout de même que le passage de 90 à 80 km/h permet de réduire les vitesses de 3 km/h. Comment faire comprendre à quelqu’un qu’un changement de 3 km/h va sauver 500 vies par an ?"
Depuis la fin du confinement, roule-t-on plus vite et plus mal ? "Pour le coup, oui. Le confinement a réveillé des velléités chez certains. Le problème est que l’on se retrouve avec des comportements extrêmement déviants. Les très grands excès de vitesse, c’est accidentogène. S’il s’agit de lutter contre ces comportements, je pense que la délégué interministérielle à la sécurité routière aura fort à faire et trouverait des alliés."
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