Plus que quatre jours avant la grande délivrance du 6 juillet et le début des vacances. Mais en attendant de se ruer à la plage, à la montagne ou à la campagne, des millions d’écoliers sont encore aujourd’hui sur les bancs de l’école, alors même que le mois de juillet est arrivé. Une dernière semaine difficile pour les personnels comme pour les enfants, épuisés par des rythmes parfois difficiles.
"Le matin je suis fatigué, et maman s’énerve parce que je suis lent. Des fois, je dis à ma mère que je n’ai pas envie d’y aller», confie Kino, élève en CE2, qui a de plus en plus de mal à se lever pour aller à l’école. Heureusement pour lui, les vacances arrivent et celles-ci s’annoncent particulièrement excitantes. «Je pars aux États-Unis à partir de mercredi, je vais me reposer dans un hôtel cinq étoiles !", se réjouit-il.
"Il est épuisé, le matin je n’arrive pas à le réveiller..."
Pour Samuel, élève en CE1, l’école est d'ores et déjà… terminée, et place au musée ! "On a été à une exposition à l’atelier des Lumières", raconte-t-il. Sa maman Charlotte assume totalement ce choix d’un départ en vacances un peu prématuré. "Il n’ira pas du tout à l’école cette semaine. Il est épuisé, le matin je n’arrive pas à le réveiller...", assure-t-elle. D’autres enfants n’ont pas de problème avec cette dernière semaine un peu spéciale. C’est le cas de Nayel, aujourd’hui en CE2. "Il y a des fêtes, il y a beaucoup de sorties… On peut dire que c’est les vacances !", lance-t-il.
Selon Jérôme Lambert, secrétaire général du SNUIPP-FSU (Syndicat National Unitaire des Instituteurs et Professeurs des Écoles), le programme est forcément adapté en cette dernière semaine d’école. "On alterne des séances d’apprentissage avec des moments plus ludiques (jeux de société) ou plus calmes (lecture). Cette semaine est difficile pour les enseignants et les élèves, puisqu’après 11 ou 12 semaines de classe, ils sont très fatigués, énervés, et aspirent aux vacances", reconnaît-il.
"Ce gouvernement favorise les lobbies touristiques au détriment des élèves"
Et alors que les écoliers franciliens n’ont par exemple pas eu de vacances depuis trois mois, l’enseignant dénonce l’influence de certains lobbies dans la fabrique des calendriers scolaires. "Il y a normalement une alternance entre sept semaines de classe et deux semaines de vacances, sauf qu’à partir du mois de janvier, les vacances sont décalées et zonées afin de permettre aux stations touristiques, notamment en montagne, d’avoir une plus longue période de réservation hôtelière au mois d’avril. Il est clair que ce gouvernement, comme tous les précédents, favorise les lobbies touristiques au détriment des élèves et de leurs conditions d’apprentissage", clame-t-il.
Un reportage d’Alfred Aurenche