À 15 kilomètres seulement de Carcassonne, préfecture de l’Aude, le village de Monze vit toujours sans le haut débit. Une problématique à laquelle le Premier ministre Édouard Philippe a promis de remédier, annonçant la fin des "zones blanches" d’ici 2022. "Quand ils viennent de Paris, mes neveux se disent "Où on est ici ? Au siècle dernier ?". Ils ne comprennent pas pourquoi ils mettent un temps fou à se connecter. On aura toujours un siècle de retard alors qu’on paye comme tout le monde, voire plus cher", s’indigne Jacques, viticulteur à la retraite qui gère aujourd’hui des chambres d’hôtes. Du côté des touristes, l’incompréhension est de mise à en croire Martine, épouse de Jacques. "Quelques-uns ne reviennent pas à cause de ça, je peux vous le certifier. Ils le disent : "si vous n’avez pas le haut débit, on ne peut pas rester trop longtemps"", assure-t-elle.
Pas de haut débit, pas d’entreprises ?
Pour Jacques, cette question du haut débit est vitale pour tout le bassin local. C’est pourquoi il attend de pied ferme le gouvernement après les annonces d’Édouard Philippe. "J’ai de gros doutes. Ce qui serait intéressant, c’est qu’on commence à donner le haut débit à l’arrière-pays pour qu’il puisse revivre. Aujourd’hui, l’arrière-pays se dépeuple totalement parce que les entreprises ne peuvent pas s’y installer, et le temps c’est de l’argent", assure-t-il.
Il est vrai que le travail n’est pas facile pour les entreprises, et notamment pour cette société spécialisée dans le négoce de vins, qui emploie 50 salariés. "On ne peut pas travailler – ou sinon très mal – en vidéoconférence avec un client à l’étranger. C’est une perte de temps au niveau travail, au niveau commercial, ça nous handicape énormément. C’est une perte d’argent bien sûr, tout est ralenti et ne va pas aussi vite qu’on le voudrait", déplore la secrétaire.
Retrouvez ici l’inégralité du reportage de Vincent Péchaire à Monze, diffusé dans le Grand Matin Sud Radio
Réécoutez également l’interview de Sébastien Pla, Maire de Duilhac-sous-Peyrepertuse