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80km/h : "Pourquoi continue-t-on d'avoir des voitures avec des compteurs à 270 ?"

Par Benjamin Jeanjean

Président (PS) du Conseil Départemental de la Dordogne, Germinal Peiro était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce vendredi, dans le cadre d’une matinale spéciale "80km/h".

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Dès dimanche 1er juillet, les Français auront l’interdiction de rouler à plus de 80km/h, et non plus 90, sur des dizaines de milliers de kilomètres de routes secondaires sans terre-plein central. Une mesure qui agace de nombreux départements, ces derniers dénonçant une disposition arbitraire et ne prenant pas en compte les réalités du terrain. Président (PS) du Conseil Départemental de la Dordogne, Germinal Peiro était l’invité du Grand Matin Sud Radio, lui dont le département est particulièrement concerné.

"Ce sont plus de 11 000 km qui sont concernés dans le département de la Dordogne, le plus impacté. Sur ces 11 000, il y a environ 6 000 km de routes communales et 5 000 km de routes qui appartiennent aux départements. On avait demandé à ce que cette mesure ne s’applique pas sur les routes principales du département qui bénéficient d’un double marquage : marquage central et marquage latéral. Ça correspond à 1 200 km de routes, soit un peu plus de 10%. C’était pour nous une mesure tout à fait équilibrée, qui nous a été refusée comme vous le savez puisque le 80km/h s’étend à tout le territoire", déclare-t-il.

Pour l’élu départemental, c’est plus la forme que le fond qui a du mal à passer dans ce décret. "Ce qui nous est mis en avant, c’est de sauver des vies humaines. On ne dira donc pas que ça va nous coûter 200 000 ou 400 000 euros, la question n’est pas là. La question, c’est que cette mesure a été prise de façon unilatérale par la technocratie. Autant ça peut être sensé dans certains endroits, autant rouler à 80km/h sur des routes droites avec un double marquage va poser problème et ralentir les ruraux. En milieu rural, il n’y a pas de métro, il y a peu de trains, il n’y a pas de transports en commun et les péri-urbains utilisent prioritairement leur voiture pour se déplacer", rappelle-t-il.

"Il n’y a aucune pression mise sur les constructeurs !"

Surtout, Germinal Peiro regrette que les automobilistes soient les seuls mobilisés pour réduire la mortalité sur les routes. "Mettre la pression sur les automobilistes est une chose, et ça peut être utile pour sauver des vies humaines, mais il n’y a aucune pression mise sur les constructeurs ! Un jeune Périgourdain s’est fait flasher il y a trois jours à 170km/h entre Périgueux et Ribérac. Quelques semaines avant, un autre avait été flashé à 223km/h en Nouvelle-Aquitaine ! Qui est responsable ? Le jeune, bien sûr, qui doit contrôler sa vitesse, mais est-ce que les pouvoirs publics, en laissant dans les mains de ces jeunes de véritables bombes, n’ont pas aussi une responsabilité ?", se demande-t-il avant de plaider pour de nouvelles règles de construction des véhicules.

"Il pourrait y avoir une réponse ! On ne peut pas rouler à plus de 130km/h en France, c’est clair et net. Pourquoi donc les voitures ne sont-elles pas bridées, et pourquoi continue-t-on de construire des voitures dont le compteur arrive à 230 ou 270km/h ? J’ai moi-même une voiture de service, une Renault Laguna, dont le compteur arrive à 270km/h. Est-ce qu’on est sérieux dans ce pays ? Il faut transférer, comme ça a été fait en Amérique du Nord, la technologie de la vitesse vers le confort et la sécurité du véhicule. Là, on aura des mesures équilibrées", propose-t-il.

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