Reportage de Christine Bouillot
Un triste anniversaire va être célébré ce mardi à Toulouse : les 20 ans de l'explosion de l’usine AZF. C'était le 21 septembre 2001. L’usine d’engrais et son hangar 221 explosait et allait provoquer la mort de 31 personnes, faire plus de 2000 blessés et détruire une grande partie de la ville.
Demain, des commémorations sont organisées notamment par les familles des victimes. Pour beaucoup, le souvenir de cette journée reste gravée dans les mémoires. Pauline Miranda habitait à 150 mètres de l’usine, elle a été gravement blessée pendant l’explosion. Elle a accepté de témoigner en revenant là où elle se trouvait au moment de l'explosion.
"Ma voiture s'est soulevée"
Ce vendredi là, parce que c'était un vendredi, Pauline Miranda décide d’aller faire des courses dans le quartier voisin d’AZF. Elle quitte sa maison, l’usine est à 150 mètres. Quand soudain, tout explose autour d’elle. "J'ai vu arriver des débris, des morceaux de toit, de vitres, de métal... Je me suis couchée dans la voiture et à ce moment là, ma voiture s'est soulevée, a basculé sur la file de gauche. Je me suis retrouvée à cheval sur le terre-plein".
"Dans cette rue ce jour-là, j'ai vu l'horreur"
20 ans après, elle n’a rien oublié du chaos autour d’elle. "Dans cette rue ce jour-là, j'ai vu l'horreur, des personnes qui étaient ensanglantées, habillées, pas habillées, des personnes avec des bébés, j'ai entendu les cris que les gens poussaient... tout le monde se retrouvaient dans la rue et ils marchaient comme une exode".
"Ce jour-là, j'ai perdu complètement mon oreille interne gauche"
Comme des milliers de toulousains, Pauline Miranda a subi de lourdes séquelles liée à l’explosion et à l'effet de blast. "Ce jour-là, j'ai perdu complètement mon oreille interne gauche, je n'ai plus rien. Tout est mort à l'intérieur, je suis à -80% de mon oreille droite. Depuis 20 ans, malheureusement, tous les matins, quand je mets mon petit appareil dans mon oreille, c'est un bout d'AZF que je mets dans mon oreille".
Pauline Miranda finira par quitter Toulouse pour d’oublier et se reconstruire.
Christine Bouillot (avec Maxime Trouleau)