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Maël de Calan : "Le statut des cheminots est complètement anachronique et doit être réformé"

Par Benjamin Jeanjean

Ancien candidat à la présidence des Républicains, Maël de Calan était l’invité politique de Michaël Darmon ce samedi sur Sud Radio. L’occasion pour ce proche d’Alain Juppé et de Valérie Pécresse de parler grève des cheminots, état d’urgence, Nicolas Sarkozy et avenir des Républicains.

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Il était l’un des candidats malheureux à la présidence des Républicains, battus par un Laurent Wauquiez ultra-favori. Historiquement proche d’Alain Juppé, le jeune élu breton Maël de Calan (38 ans) a désormais rejoint le mouvement Libres ! de Valérie Pécresse. Invité ce samedi matin de Michaël Darmon sur Sud Radio, le conseiller départemental du Finistère n’a éludé aucun sujet, à commencer par la grève des cheminots qui s’apprête à perturber les transports français plusieurs jours par mois.

"Le gouvernement doit rester droit dans ses bottes. Le statut des cheminots, l’un des objets de contestation, doit être réformé. Il est complètement anachronique, et il n’y a aucune raison pour que cette corporation continue à bénéficier de ces avantages. Simplement, je trouve qu’il y a beaucoup de bruit pour pas grand-chose. L’homme de droite que je suis approuve et soutient clairement cette réforme, mais regrette qu’elle n’aille pas un peu plus loin. Dans le meilleur des cas, la réforme de ce statut produira entre 150 et 200 millions d’euros d’économies sur les dépenses de retraite dans 20 ou 25 ans… Ce n’est pas à la mesure de l’enjeu. Il manque encore 70 milliards d’euros pour boucler le budget cette année !", rappelle-t-il.

"Si la France n’est pas capable de réformer ses vieilles corporations qui la tirent vers le bas..."

Pour Maël de Calan, cette réforme gouvernementale est indispensable pour le service public français. "Les cheminots et les syndicats qui ont décidé de faire grève ne défendent pas le service public. Ils s’opposent à sa réforme ! Ils prétendent le défendre, mais je pense que sans cette réforme indispensable qui modernise le service public et qui en réduit le coût, le service public va continuer à se paupériser. (…) Je fais partie de ceux qui, comme beaucoup de Français je crois, inciteront le gouvernement à tenir bon. Si la France n’est pas capable de réformer ses vieilles corporations qui la tirent vers le bas, elle n’a aucune chance de parvenir à se redresser !", assure-t-il.

Autre sujet d’actualité après l’attentat de Trèbes la semaine dernière : le sort des fichés S. S'il estime que "la droite a raison de demander à ce qu’on durcisse encore notre arsenal", notamment pour "lutter sur le plan idéologique contre l’islam radical et tout ce terreau qui fait naître des candidats au terrorisme", Maël de Calan pense qu’un retour à l’état d’urgence n’est pas souhaitable. "Je pense que ça ne servirait absolument à rien. L’état d’urgence, ce sont des dispositions juridiques qui permettent de massifier certaines actions. Par exemple, pouvoir faire 300 perquisitions en une nuit au lieu de 30. Ce que je demande, ce ne sont pas des slogans mais des solutions qui fonctionnent ! Nous proposons avec Valérie Pécresse un ensemble de mesures précises qui durciraient notre arsenal législatif pour lutter en particulier contre l’islam radical", affirme-t-il.

"Partir pour rajouter à la balkanisation de la droite ne serait pas un service rendu"

À droite, l’actualité de la semaine a bien évidemment tourné autour de Nicolas Sarkozy, récemment mis en examen dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007 et renvoyé en correctionnelle dans l’affaire des écoutes. Pour Maël de Calan, l’heure est sans doute venue de tourner la page pour la droite française. "Chacun fait ce qu’il estime être juste, mais Les Républicains et la droite française doivent se concentrer sur leur mission, qui est de se reconstruire sur le plan idéologique et politique, d’offrir une alternative crédible aux Français et d’enrichir si possible le débat public avec des idées utiles, intéressantes et applicables, et ne pas commenter tous les deux jours les péripéties de ses principaux responsables", recommande-t-il.

Enfin, s’il est souvent jugé plus proche des Constructifs que de la ligne de Laurent Wauquiez, Maël de Calan refuse de quitter Les Républicains. "C’est ma famille politique depuis maintenant près de 15 ans. Elle a beaucoup évolué, mais je ne renonce pas à convaincre à nouveau de l’intérieur les adhérents de ce mouvement que la direction dans laquelle nous nous sommes engagés n’est pas la bonne. Je ne suis pas sûr que partir pour rajouter à la balkanisation générale de la droite serait un service rendu aux idées que je défends, celles d’une droite modérée, résolument de droite mais aussi sociale, libérale et européenne. Partir et créer dix mouvements différents, c’est condamner nos idées à la marginalisation politique", avertit-il.

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