Les médias plus tolérants avec le gouvernement actuel qu'avec la précédente majorité ? C'est l'avis de Luc Carvounas, invité du Grand Matin Sud Radio, qui raille les "couacs en cascade" depuis l'élection d'Emmanuel Macron. Une situation qui ne représente pas, pour lui, une véritable surprise.
"Ils passent leur temps à se contredire, a poursuivi le député socialiste du Val-de-Marne. Et vous savez pourquoi ? Qu’est-ce qui les unit ? Qu’est-ce qu’ils partagent ? Le macronisme, ça a été l’union de la carpe et du lapin !"
"Remettre les socialistes au travail"
Interrogé sur la situation du PS, loin d'être radieuse elle aussi, Luc Carvounas a exprimé son souhait de voir une nouvelle génération, dont il estime faire partie, "reconstruire la gauche française".
"L'avenir du PS se réglera dans un Congrès, a précisé celui qui est également membre de la direction collégiale du parti. Je souhaite que toutes celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans ce qui est en train de se passer dans le pays fassent bloc, quelle que soit leur histoire, quel que soit leur parcours. Je ne veux pas que le PS devienne le PRG d'En Marche ! Notre électorat a soit boudé les urnes, soit est parti chez Emmanuel Macron, soit chez Jean-Luc Mélenchon. Notre objectif est de reposer des marqueurs de gauche. Je souhaite que cette direction collégiale devienne pérenne, qu'elle remette les socialistes au travail et qu'on arrête de faire des zigs et des zags pour redonner de la confiance."
J'en ai marre de parler de Manuel Valls
Un avenir qui s'inscrira sans Manuel Valls, dont Luc Carvounas faisait partie des très proches, avant que l'ancien Premier ministre ne décide de "franchir le Rubicon" et se rapprocher de la majorité présidentielle, et au sujet duquel Luc Carvounas ne souhaite désormais plus s'épancher : "J’en ai marre de parler de Manuel Valls. Il a changé de parti politique, ça ne me regarde plus. Je n’ai plus à commenter. Je n’ai plus aucun contact."
Loi antiterroriste : "On peut toujours craindre des abus"
Alors que les députés débattent cette semaine du projet de loi antiterroriste, Luc Carvounas a assuré que les députés Nouvelle Gauche se montreraient vigilants pour éviter les risques de dérives : "Nous serons très attentifs à ce que, dans la loi, il y ait le contrôle des parlementaires tous les ans pour voir comment elle sera appliqué. On peut toujours craindre des abus, (...) notamment l'article 10 qui pourrait, selon la manière dont il est calibré ou écrit, être entendu comme un article sur le délit de faciès. Il y a écrit dans l'article que vous pouvez être contrôlé sur une interprétation des forces de l'ordre en fonction des signes extérieurs. Il faut qu'on ait ce débat à l'Assemblée nationale."
Écoutez l'interview de Luc Carvounas, membre de la direction collégiale du PS et député du Val-de-Marne, invité politique du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard