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Blanquer : "L'ordre, c'est la garantie de la liberté, de l'égalité et de la fraternité"

Par Benjamin Jeanjean

Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce mercredi. L’occasion pour lui d’évoquer notamment l’actualité des universités, la radicalisation à l’école ou encore la carte scolaire en milieu rural.

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Branle-bas de combat dans l’enseignement supérieur ! Depuis plusieurs jours, certaines universités sont grandement perturbées, voire complètement bloquées, suite à un mouvement social des étudiants soucieux de manifester leur opposition aux réformes universitaires en cours. Alors que certaines scènes de violence ont beaucoup fait parler ces derniers jours, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a réagi ce mercredi lors du Grand Matin Sud Radio.

"Il faut remettre les choses à leur juste mesure : il y a en réalité trois universités qui sont réellement bloquées, c’est donc très minoritaire parmi les plus de 70 universités de France. Cela ressemble par ailleurs à des revendications qui vont assez au-delà des seuls enjeux universitaires. On ne fera pas semblant de ne pas voir qu’il y a des syndicats et des partis un peu extrémistes derrière tout ça", clame-t-il d’emblée avant de justifier le nouveau dispositif d’orientation Parcoursup, dans le viseur de nombreux étudiants ou lycéens.

"Parcoursup ? Certains ont envie de créer des angoisses"

"Parcoursup est une amélioration par rapport à l’existant. Beaucoup de gens prônent le principe d’égalité mais qui font tout pour que ce principe ne s’applique pas. Nous voulons que les étudiants trouvent leur place à un juste endroit. L’an dernier des gens ont été tirés au sort, nous voulons cette année une orientation bien faite et humainement accompagnée. Ce n’est pas une sélection, car à la fin tout le monde aura une place en université. Simplement, il est normal que quelqu’un qui a plus de chances de réussir en médecine y aille plutôt qu’un autre, au lieu d’avoir un tirage au sort entre les deux. Cela me paraît être du bon sens", martèle-t-il avant de tacler les oppositions, notamment politiques, à cette mesure. "On essaye de faire peur aux gens, bien entendu. N’importe qui qui étudie cinq minutes le sujet sait très bien que ParcourSup est une énorme amélioration par rapport à ce qu’était APB. Certains ont envie de créer des angoisses", regrette-t-il.

Jean-Michel Blanquer a également été interrogé sur la place de plus en plus importante de la religion chez certains élèves à l’école, et sur les défis que cette situation pose, à l'heure où un quart des lycéens ne condamnent pas les attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan selon les sociologues Anne Muxel et Olivier Galland, qui publient La tentation radicale. "Nous avons tout un travail de reconstruction à faire, dès l’école primaire. Nous sommes face au défi de la radicalisation qui touche l’intérieur-même de notre société. Il faut regarder les problèmes en face et les nommer. (...) Si vous renforcez l’école de la République et transmettez des valeurs, vous reconstituez progressivement une école plus forte", déclare-t-il avant de préciser une mesure bien spécifique récemment mise en place. "Des unités laïcité existent désormais dans chaque rectorat. Elles sont composées de plusieurs personnes avec des compétences complémentaires (juridiques, pédagogiques, vie scolaire, etc.)", explique-t-il. Pour le ministre, "l’ordre, c’est la garantie de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. C’est le premier des droits, s’il y a du désordre ce sont toujours les plus faibles qui en pâtissent. Je n’ai aucun complexe à le dire".

"La rentrée avec le moins de fermetures de classes rurales depuis longtemps"

Alors que la colère gronde dans le monde rural suite aux fermetures de classes pour la rentrée prochaine, Jean-Michel Blanquer a tenu à mettre les points sur les i. "C’est la rentrée où il y aura le moins de fermetures de classes rurales depuis très longtemps. Cela fait des décennies que ces fermetures existent, c’est lié à l’exode rural. Le sujet, c’est de savoir comment arriver à faire en sorte qu’il y ait plus d’enfants en milieu rural. Pour cette rentrée, on a essayé de compenser cette baisse démographique. C’est pour ça que vous avez 14 élèves par classe de la petite section au CM2 en Lozère. C’est pour ça que pas une seule école ne ferme dans toute l’Auvergne. Je suis l’un des tout premiers ministres de l’Éducation nationale à avoir une telle attention sur la question rurale. Comme par hasard, au moment où je commence à poser ce problème, toute une série de forces politiques de droite et de gauche essayent de créer une polémique", souligne-t-il.

Enfin, le ministre a rejeté les accusations adressées à un gouvernement jugé trop proche des catégories sociales les plus aisées. "Beaucoup de gens empêchent des messages de passer. Depuis que nous sommes arrivés en mai dernier, beaucoup de choses ont été faites pour l’égalité et l’équité. (…) Le dédoublement des classes CP est une mesure extrêmement sociale, les mesures d’attention au monde rural sont extrêmement sociales, la mesure Devoirs faits au collège est adressée aux familles les plus défavorisées, les mesures sur le pouvoir d’achat avec la baisse des cotisations sociales, ça va arriver, etc. On essaye donc de dépeindre ce gouvernement comme s’il y avait une volonté de favoriser les classes les plus favorisées, c’est totalement faux !", insiste-t-il.

Réécoutez en podcast l’’interview de Jean-Michel Blanquer dans le Grand Matin Sud Radio

 

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