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Syrie : l’Onu fustige les crimes de guerre des belligérants à Alep

Par Benjamin Jeanjean

Dans un rapport publié ce mercredi, les Nations unies affirment que toutes les parties engagées dans le conflit syrien se sont rendues coupables de crimes de guerre dans la bataille d’Alep.

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La sanglante bataille d’Alep, conclu le 22 décembre 2016 par la reprise totale de la ville par le régime, a donné lieu à de nombreux crimes de guerre. C’est le constat que fait l’Onu dans un rapport publié ce mercredi. "Toutes les parties ont commis de graves violations des lois humanitaires internationales constitutives de crimes de guerre", indique la Commission d'enquête internationale indépendante sur la Syrie, dans cette enquête couvrant la période allant du 21 juillet, date du début du siège d'Alep par les forces du régime, au 22 décembre 2016, reprise de la ville.

Les crimes du régime de Damas et ses alliés

Selon l’Onu, le régime de Bachar el-Assad et la Russie ont ainsi commis de nombreuses exactions. "Entre juillet et décembre 2016, les forces russes et syriennes ont conduit des frappes aériennes quotidiennes, faisant des centaines de morts et réduisant les hôpitaux, les écoles et les marchés en cendre", pointe le rapport, qui dénonce aussi l'usage par les forces syriennes d'armes interdites comme le chlore ou les bombes à fragmentation. La Syrie est également accusée d’avoir attaqué un convoi humanitaire transportant de l'aide de l'Onu et du Croissant rouge syrien le 19 septembre à Orum al-Koubra, près d'Alep. La responsabilité de l'attaque, qui avait tué 15 travailleurs humanitaires, a toujours été réfutée par Damas et Moscou.

Les crimes des rebelles

Mais l’Onu fustige également les crimes de guerre commis par les rebelles syriens, qui contrôlaient Alep-est et ont mené une "campagne de bombardements indiscriminés" sur la partie ouest de la ville, sous contrôle gouvernemental. Le rapport cite notamment des tirs le 10 août contre un minibus d'étudiants (13 morts), ou une attaque le 6 octobre contre un marché (12 morts). L’organisation internationale accuse par ailleurs des groupes rebelles d'avoir empêché des civils de fuir Alep-est, parfois en les exécutant, et de les avoir utilisés comme boucliers humains.

L’accord final d’évacuation, lui-même un crime de guerre selon l’Onu

Enfin, le rapport de l’Onu qualifie aussi de crime de guerre l'accord final d'évacuation d'Alep-est, passé entre la Russie et la Turquie. "Aucun civil n'avait l'option de rester", souligne le texte, pointant du doigt un "déplacement forcé de population".

(Avec AFP)

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