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Israël : 18 mois de prison pour le soldat Franco-israélien qui avait achevé un Palestinien

Par Mathieu D'Hondt

Jugé pour avoir achevé un assaillant palestinien blessé, un soldat franco-israélien a été condamné à 18 mois de prison.

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C'est l'épilogue d'un épisode qui aura bouleversé et divisé la société israélienneLe soldat franco-israélien, Elor Azaria, a été condamné ce mardi à 18 mois de prison par un tribunal militaire pour avoir tué un assaillant palestinien blessé qui gisait sur le sol. Le drame s'était déroulé le 24 mars 2016 à Hébron en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis un demi-siècle.

Coupable d'"homicide involontaire"

Dans une vidéo filmée le jour des faits par un volontaire de l'organisation israélienne de défense des droits de l'Homme B'Tselem, on pouvait voir ce militaire, membre d'une unité paramédicale, achever d'une balle dans la tête Abdel Fattah al-Sharif, lequel venait d'attaquer des soldats à l'aide d'un couteau. Blessé par balle et neutralisé, ce dernier ne semblait plus représenter de menace lorsque l'accusé lui a tiré le coup de feu fatal à bout portant.

Conforté par ces images, le tribunal avait estimé le 4 janvier dernier que le militaire, âgé de 19 ans à l'époque, n'était pas en danger de mort immédiat contrairement à ce qu'il avait déclaré au préalable. Le jeune homme, qui n'en était qu'à quelques mois de service, avait en effet plaidé la légitime défense affirmant avoir agi par crainte de voir l'assaillant déclencher une ceinture d'explosifs. Cette thèse n'avait donc finalement pas été retenue par la justice militaire qui, de fait, avait déclaré l'accusé coupable d'"homicide involontaire".

L'importance de l'armée au sein d'une société divisée

Ce verdict, qui pour beaucoup sonne comme une évidence au regard des preuves, n'a pourtant jamais fait l'unanimité dans le pays. Un certain nombre de personnalités, parmi lesquelles on peut citer Benjamin Netanyahu ou encore la ministre de la Culture et du Sport Miri Regev, avaient ainsi fait part de leur émoi dénonçant un scandale et réclamant la grâce de ce sergent, qui possède également la nationalité française.

De manière générale, ce procès et la décision de justice qui en a découlé ont été très largement commentés en Israël, déchaînant parfois les passions jusqu'au plus haut sommet de l'État. Des manifestations de soutien au soldat condamné ont d'ailleurs été organisées à plusieurs reprises et un récent sondage montrait que 67% des Israéliens étaient favorables à une grâce. Preuve que l'armée et ses actions polarisent une grande partie de l'attention dans un pays où le service militaire reste obligatoire pour les femmes et les hommes, à l'exception des ultra-orthodoxes.

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