Deux personnes portées disparues près d’Angers à proximité de la Loire, un enfant de moins de 3 ans noyé dans une piscine à Manosque, trois enfants d’une même famille décédés à Chalon-sur-Saône dans un lac… Face à la recrudescence de noyades survenues ce week-end en France, l’heure est aux questionnements et, pour certains, à la montée au créneau. Secrétaire général adjoint du Syndicat National Professionnel des Maîtres-Nageurs Sauveteurs (SNPMNS), Axel Lamotte fait part aujourd’hui de sa colère au micro de Sud Radio face à des drames qui pourraient être évités selon lui.
"Il n’y a pas de coupables, mais il y a des responsables. Je suis en colère contre les gouvernements successifs. Macron c’est un peu tôt, mais Hollande, Sarkozy, Chirac, on peut remonter loin comme ça ! Ça fait 30 ans qu’il manque 5 000 maîtres-nageurs. Dans un pays avec 5 millions de chômeurs, c’est un scandale ! Nous demandons depuis 30 ans un plan d’urgence d’apprentissage de la natation pour que les jeunes enfants puissent apprendre à nager et se sauver. Quand un enfant tombe dans une rivière, on sait qu’il n’a aucune chance de survie, parce qu’il ne nage pas assez ! En France, un enfant rentrant en 6ème sur deux ne sait pas nager ! Imaginez un peu la situation… Former 5 000 maîtres-nageurs, ce n’est pas un exploit ! Mais les gouvernements successifs n’ont rien fait !", s’emporte-t-il.
Alors qu’il est normalement obligatoire de savoir nager avant d’entrer en classe de 6ème, Axel Lamotte assure que les moyens suffisants ne sont pas mis sur la table pour remplir cet objectif. "Les pouvoirs publics ne donnent pas les moyens à l’Éducation nationale pour que les enfants réussissent l’attestation scolaire du savoir nager… On pourrait éviter une bonne partie des noyades ! L’Institut de veille sanitaire a dressé des statistiques de 2001 à 2015. Tous les étés, pendant les mois de juin-juillet-août-septembre, il y a entre 1200 et 1300 victimes de noyades, dont 400 à 500 qui engendrent un décès. D’autres restent lourdement handicapés à vie, dans le coma, pendant des mois. Une journée en soins intensifs coûte 2408 euros. Vous ne pensez pas que cet argent pourrait être investi pour former des maîtres-nageurs ? Éviter 5 000 chômeurs et apprendre à nager à des centaines de milliers d’enfants ? Ce n’est pas compliqué !", martèle-t-il.
Réécoutez en podcast toute l’interview d’Axel Lamotte dans le 18h Sud Radio