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"Comment voulez-vous sécuriser une ville comme Nantes avec 100 policiers en moins ?"

Par Benjamin Jeanjean

Secrétaire départemental Unité SGP Police - FO, Dominique Le Dourner était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce mercredi pour revenir sur les émeutes urbaines de la nuit dernière à Nantes.

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Un contrôle de police qui tourne mal, un coup de feu mortel qui part, et un quartier qui s’embrase suite à ce drame. C’est ce qu’a vécu la ville de Nantes hier, après la mort d’un homme de 22 ans qui a voulu se soustraire à un contrôle de police. Secrétaire départemental Unité SGP Police - FO, Dominique Le Dourner n’y va pas par quatre chemins pour exprimer son ressenti au lendemain de ces violences. "C’est une fois de plus la colère. On se rend compte aujourd’hui des dégâts qui ont été causés toute la nuit par ces bandes de jeunes incontrôlés et incontrôlables qui ont tout cassé sur leur passage. Ils ne s’en sont pas tenus au quartier du Breil, ils ont détruit des voitures, la Poste, Pôle Emploi, avant même que l’enquête puisse donner des résultats ! Nos collègues CRS qui étaient là pour sécuriser ces quartiers et protéger les citoyens nantais ne faisaient que leur travail en procédant au contrôle régulier d’un véhicule. Le conducteur, qui aurait donné une fausse identité, a tenté de se soustraire à ce contrôle. Ce jeune de 22 ans était sans doute sous le coup d’un mandat d’arrêt et devait logiquement être interpellé sans aucun souci. Il n’a pas souhaité se mettre aux ordres de la police", explique-t-il au micro de Sud Radio.

Selon lui, il est facile de comprendre comment le quartier a pu s’embraser si rapidement. "La nature a horreur du vide. Là où la police n’est pas, il y a des réseaux souterrains qui se mettent en place, et aujourd’hui la chaîne de l’information se met très rapidement en place. Il semblerait que dans ce quartier, encore très fréquenté à cette heure-là, il y avait beaucoup de gens. On me parle même d’enfants à proximité de la voiture qui faisait cette manœuvre délicate", indique-t-il avant de lancer un appel aux autorités politiques.

"L’alerte est nationale"

"On attend un soutien de notre gouvernement. L’Unité SGP Police n’a eu de cesse de dénoncer les réformes engagées pour réduire les effectifs. Depuis deux quinquennats, plus de 10 000 fonctionnaires de police ont disparu de la voie publique. Je vous laisse imaginer la situation à Nantes, où il manque environ 100 fonctionnaires. Mes collèges du département nantais ont saisi le ministre de l’Intérieur il y a quelques mois de ça. Aujourd’hui, c’est à peine 15 fonctionnaires qui seront mutés d’ici la fin de l’année, alors qu’il en manque 100 ! Comment voulez-vous qu’on arrive aujourd’hui à sécuriser une ville comme Nantes, très cosmopolite, avec 100 fonctionnaires de police en moins ?", clame-t-il.

Pour Dominique Le Dourner, la sonnette d’alarme doit être tirée. "L’alerte est nationale. Même si le gouvernement Macron et le ministre de l’Intérieur M. Collomb ont décidé de mettre tout en œuvre pour essayer d’enrayer cette baisse des effectifs. La formation des policiers dure un an, donc à partir du moment où un gouvernement décide de recruter des policiers, il faut attendre un an. Les décisions prises demain ne seront donc appliquées que fin 2019", rappelle-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Dominique Le Dourner dans le Grand Matin Sud Radio

 

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