Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger.
- Ah bah il y a du suspense également en politique. Soyez libres, Françoise Degoy, bonjour.
- Bonjour, Patrick.
- La politique française, vous dites, elle est quasiment un champ de ruines. Peut-être pas encore, quand même, hein.
- Mais il y a une accélération de l'histoire hier, à peine nommée, on l'a dit, là, le gouvernement Lecornu, déjà quasiment enterré.
- Oui, alors vous trouvez, je pense que vous trouvez que j'exagère, et pourtant, on assiste à une grande dislocation, en réalité, depuis hier, du mécano fragile, une dislocation qui s'est opérée sous nos yeux. On était un peu éberlués par le déroulement de cette journée, avec d'abord la nomination de ce gouvernement, qui ressemble à un jour sans fin, en fait. On prend les mêmes, on recommence, trois semaines pour voir le retour des mêmes, avec un petit nouveau, néanmoins, Bruno Le Maire.
- Déjà, ce sont les réactions de Marine Le Pen et Jordan Bardella qui crucifient.
- La vieille nouvelle équipe. Ils parlent de « radeau de la méduse », ça, c'est pour Jordan Bardella.
- Et là, on comprend, sous nos yeux ébahis, eh ben on comprend que la censure se rapproche pour le Rassemblement national, et probablement dès mardi, lors de la déclaration de politique générale.
- Et comme à Pére Hazard, Balthazar, eh ben Bruno Retailleau, à la surprise générale, découvre qu'il n'est pas heureux dans ce gouvernement.
- Il n'est pas heureux, il critique ce gouvernement. On comprend, en fait, moi, c'est ce que je comprends, que le ministre de l'Intérieur cherche un prétexte pour sortir. Ce prétexte s'appelle Bruno Le Maire.
- Regardez quand même ce tempo. Le matin, les socialistes, par la voix d'Olivier Faure, disent « la censure quasi inévitable ».
- Le soir, Marine Le Pen et Jordan Bardella disent « attention, on va censurer ».
- Et comme par hasard, Bruno Retailleau se découvre tout à fait inconfortable dans ce gouvernement.
- Et puis, c'est Gabriel Attal qui charge Bruno Retailleau, qui charge également Sébastien Lecornu.
- Et là, on comprend quoi ? On comprend qu'on assiste...
- C'est à la dislocation totale, la pulvérisation de ce fameux bloc central, pourtant minoritaire, mais qui assure la survie d'Emmanuel Macron depuis un an déjà.
- Alors, comment peut réagir le président de la République ? Écoutez, ce matin, il est seul. Nous, on a beaucoup parlé avec les conseillers de l'Élysée, jusqu'à très tard hier soir et ce matin très tôt.
- Il est seul plus que jamais. Son Premier ministre, rendez-vous compte, risque la censure dès mardi.
- C'est le troisième Premier ministre débarqué par l'Assemblée nationale, si jamais il est censuré.
- Que peut faire Emmanuel Macron ? Nommer un quatrième Premier ministre, on dit que la gauche aurait ses faveurs, évidemment.
- Il serait peut-être temps de l'essayer pour l'ader-déder quand il n'y a plus rien à souver.
- Mais pour faire quoi ? Et surtout, avec qui ? Il peut aussi dissoudre, mais la véritable crainte, celle qui commence à se murmurer dans les coulisses, eh bien, c'est peut-être sa démission, sans passer par la case dissolution.
- C'est quelque chose que tout le monde a toujours écarté, et c'est quelque chose qui, depuis ce week-end, revient aux oreilles, pour dénouer une situation qui est devenue inextricable.
- Nous sommes dans un moment où jamais l'expression « reculer pour mieux sauter » n'a eu autant de sens, Patrick.
- Et pourquoi tout s'est précipité ainsi, Françoise ? Patrick, vous le savez parfaitement, vous connaissez la politique française aussi bien que moi, et depuis aussi longtemps, ça porte un nom, la présidentielle.
- Le poison de la présidentielle, décuplé par Emmanuel Macron, qui ne peut pas se représenter.
- Pourquoi Marine Le Pen veut censurer ? Pour obtenir une présidentielle anticipée.
- Pourquoi Bruno Retailleau marque son désaccord ? Parce qu'il ne veut pas être associé pour sa présidentielle à lui, à un gouvernement radioactif qui ne survivra peut-être pas mardi.
- La présidentielle, encore et toujours, qui rend fou.
- Ça rend complètement fou, et on a vu le niveau de folie.
- Hier, nous assistons à cette folie au ralenti.
- Et d'ailleurs, aujourd'hui, je voulais vous le dire, histoire de vous donner le sourire, c'est la Saint-Bruno.
- Je dis ça, je dis rien.
- Oui,...
Transcription générée par IA