Retranscription des premières minutes :
- La Caisse d'épargne Île-de-France, fière de soutenir toutes les femmes, vous présente Sud Radio, Parlons Femmes, Judith Belair.
- Bonjour et bienvenue dans Parlons Femmes, Parlons Vrai, Parlons Femmes Ensemble, Femmes et Hommes Confondus pour toutes les femmes, avec vous sur Sud Radio.
- Léa Waterhouse a créé Philomène Ladens, c'est un podcast exclusivement dédié aux femmes philosophes et puis elle continue sur sa lancée avec un livre, Philosophesse et Autres Outsiders de la Pensée, c'est sorti chez Delva.
- Et oui, comme hélas dans nombre de domaines, la philosophie a longtemps été réservée à une élite masculine occidentale et donc vous Léa, vous avez suivi pas à pas les voix féminines et puis aussi votre grand-père, philosophe lui-même, et vous nous réinjectez une bonne dose de féminité, ça fait du bien, bienvenue dans Parlons Femmes.
- Merci Judith.
- Avec plaisir.
- Sud Radio, Parlons Femmes, Judith Belair.
- Alors Parlons Vrai quand on parle vrai, on parle femme sur Sud Radio, au risque de me répéter Léa Waterhouse.
- Alors quel mot ou quelle image vous vient spontanément quand on vous parle de féminisme ? Eh bien quand je pense au féminisme, je pense à une image dans laquelle il y aurait beaucoup de femmes différentes, de différentes époques, de différentes origines.
- Alors je sais pas, il pourrait y avoir une lycéenne aujourd'hui qui refuse de se taire, une poétesse soufie du XIIe siècle, une ouvrière du textile du XIXe siècle, et elles sont toutes ensemble et elles ont un même message, une même voix.
- Et pour moi c'est ça le féminisme.
- Et c'est quoi le message alors ? Le message c'est protégeons la femme, battons-nous pour l'égalité, l'égalité des sexes.
- C'est un truc qui vous touche tout particulièrement vous, ça Léa, on le sent quand on vous lit.
- Oui, c'est quelque chose qui m'anime énormément.
- Alors si vous pouviez supprimer un seul stéréotype qu'on entend sur les femmes, avec un petit claquement de doigts comme ça, ça serait lequel ? Il y en a beaucoup.
- Celui qui vous dérange le plus ? Celui qui me dérange le plus, c'est l'idée que la femme est hystérique.
- Parce que les hommes ils peuvent l'être aussi, il paraît.
- Il paraît-il ? Oui.
- Oui.
- Oui, ce ne serait pas très étonnant d'ailleurs, parce qu'on a tous finalement la même sensibilité.
- En fait, ça ne dépend pas du genre, mais c'est un stéréotype qui a la vie dure, parce qu'il date quand même, ça date d'Hippocrate, qui nous disait que les femmes sont instables émotionnellement à cause de leur corps.
- L'hystérie c'est Freud.
- Alors oui, ça a été théorisé après par Freud, mais il y a cette idée de l'instabilité émotionnelle à cause de l'appareil génital féminin.
- Et en fait, non seulement les femmes finissent par adhérer à ce stéréotype, donc c'est dramatique, mais en plus, c'est vraiment un stéréotype qui est utilisé pour discréditer les femmes, intellectuelles et en politique.
- Et j'ai cette image d'une scène qui m'avait beaucoup marquée à la télévision, c'était Nicolas Sarkozy, lors d'un débat contre Ségolène Royal, donc ça devait être en 2007, qui avait dit à la télé nationale, à Ségolène Royal, « Je ne sais pas pourquoi Madame Royal, d'ordinaire si calme, a perdu ses nerfs. » Et en fait, la phrase, elle passe complètement inaperçue, mais quand on l'analyse, qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'une femme...
- Il faut qu'elle soit calme, subordonnée, et que même quand elle candidate à la plus haute fonction de l'État, si elle ne reste pas dans ce cadre-là, elle est taxée de folle, d'hystérique, elle perd ses nerfs.
- Donc c'est grave, finalement, parce que ça la discrédite, Madame Royal, qui a très bien répondu.
- D'ailleurs, elle a dit « Je ne perds pas mes nerfs, je suis en colère. » Elle avait raison de l'être.
- Donc j'aimerais bien qu'on laisse les femmes vivre intellectuellement, politiquement, et sans les ramener à leur corps.
- Est-ce que vous ne pensez pas que les femmes prêtent un peu le coup, aussi, à tous ces prédictions ? Très jugées, parfois.
- Complètement, parce qu'on finit par adhérer à nos propres stéréotypes.
- Je prends l'exemple du mot « philosophesse ».
- Il y a des femmes, parfois, qui me disent «...
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