Retranscription des premières minutes :
- La Caisse d'épargne Île-de-France, fière de soutenir toutes les femmes, vous présente Sud Radio, Parlons Femmes, Judith Belair.
- Bonjour et bienvenue, la voie vers l'universalisme, du féminisme pour tous, le féminisme autrement, c'est Parlons Femmes sur Sud Radio.
- Aujourd'hui j'ai le plaisir d'accueillir la militante Mona Jaffarian.
- Mona, vous êtes la fondatrice de l'association Femmes Azadi qui se bat pour la liberté des femmes et du peuple iranien, mais aussi largement contre l'obscurantisme évidemment.
- Vous venez de publier Mon Combat chez Stock, c'est un récit aussi poignant, cul-serrant, qui raconte votre chemin de militante contre la République islamique d'Iran depuis la France.
- Parlons Femmes donne la parole aux combattantes de la lumière, bienvenue sur Sud Radio Mona.
- Merci beaucoup.
- Avec plaisir.
- Sud Radio, Parlons Femmes, Judith Belair.
- Alors Parlons Vraies, c'est Parlons Femmes sur Sud Radio.
- Mona Jaffarian, les questions de Parlons Femmes que j'ai réadaptées pour vous exceptionnellement en fonction de votre ouvrage, que je rappelle, Mon Combat chez Stock, c'est parti.
- Alors au lieu de vous demander quelle est la définition du féminisme, à vous, je vais plutôt mettre là votre chapitre, le féminisme en état de mort cérébrale, forcément, où vous attaquez franchement les mouvements néo-féministes français, exemple nous toutes, qui ne vous ont pas donné signe de vie pour soutenir votre combat.
- Comment est-ce que vous l'expliquez ? Expliquez-le aux auditeurs et aux auditrices.
- Ce chapitre était un des plus importants pour moi, parce qu'étant militante féministe, antiraciste depuis des années et des années, très naïvement, au moment de la mort de Mahsa Djidani Aminine, qui avait été tuée pour une mèche de cheveux qui dépassait de son voile, je pensais qu'on aurait des vagues violettes partout dans les rues, en Occident, de manière générale, et que tous les mouvements féministes descendraient dans la rue, et puis il y a eu une espèce de chape de plomb, un silence assourdissant, et au début je me suis dit, c'est une certaine forme de naïveté, elles ne savent pas ce qui se passe, elles ne comprennent pas, et puis ensuite j'ai vu fleurir des affiches avec une femme voilée et une femme non voilée, avec chacun son choix, comme si on était en train de parler de mode ou de fashion week, parce qu'on ne parle pas de style vestimentaire, de choix de s'habiller comme on veut, on parle de l'islamisme, de l'invisibilisation des femmes, qui fait que dans les textes de loi, elles valent la moitié d'un homme, et en fait elles n'osaient pas prendre la parole sur le sujet, et puis on défilait avec de très anciennes féministes universalistes, et moi très naïvement, aux premières manifs, je leur disais, elles vont arriver, elles vont venir, et puis je les interpellais sur les réseaux sociaux, on leur envoyait des mails, et puis elles ne sont jamais venues.
- Et après cette phase de silence, on est entrés dans une deuxième phase, post-7 octobre, puisque nous on a été très vocales au moment du 7 octobre, pour dénoncer ce qui se passait.
- On rappelle le pogrom orchestré par les terroristes du Hamas en Israël, où il y a eu un nombre terrible de femmes qui ont été torturées, violées, et la majorité des féministes françaises sont restées silencieuses.
- Pire, puisque la base même du féminisme, c'est de dire je te crois, et là on se retrouvait devant des mouvements féministes qui justifiaient, qui rajoutaient un oui mais, ou pire, qui demandaient des preuves.
- Qui demandaient des vidéos et des photos.
- Et c'est là où il y a eu une vraie scissure entre elle et nous.
- Et puis on a vu un mélange entre une volonté intersectionnelle de ne surtout pas désigner l'oppresseur.
- Alors rappelez-vous ce que c'est l'intersectionnalité.
- Alors à la base, l'idée était très noble, puisque c'était de dire qu'une femme est discriminée parce que femme, et que si en plus elle est issue d'une minorité porteuse de handicap, ou par exemple d'un milieu social très pauvre, elle sera doublement ou triplement défendue.
- Parce qu'elle va être d'autant plus discriminée.
- Sauf que ce mouvement est devenu une espèce de bouillie nauséabonde, où on est parti du principe, très grandement influencé par les indigénistes, que quand l'agresseur...
Transcription générée par IA