Retranscription des premières minutes :
- « C'est un document publié par Mediapart le 28 avril 2012. » « Le tribunal était plus loin en déclarant sonanellement que le document Mediapart était, je cite, « un faux ». » « Mais le vrai problème, il est peut-être plus général, c'est qu'il fleurit en France un certain nombre d'associations ou de médias qui se prennent pour des incarnations de la vertu et de la justice. » Avec cette question, fausse information, la presse doit-elle rendre des comptes ? Je m'adresse à Philippe Bilger. Est-ce que ça part d'un document qui semblerait être faux ? Est-ce que ça remet en question, finalement, Mediapart, quelque part ? Non. À mon avis, j'ai été étonné par l'affirmation quasi certaine du tribunal qui dit que le document en question est probablement faux alors qu'il avait été validé à trois reprises par la justice et notamment par la Cour de cassation.
- Mais les médias rendent déjà des comptes dans le cadre des infractions sur la presse. Il y a un certain nombre d'infractions.
- Là où je trouve un petit peu la question de Sud Radio aigre, intelligente, bien sûr, mais un petit peu dure, c'est que Mediapart, dans l'affaire de Nicolas Sarkozy et d'autres, a eu un rôle, me semble-t-il, très positif.
- Et que sans Mediapart, beaucoup de choses ne seraient pas sorties dans cette affaire comme dans d'autres.
- Alors on reproche généralement à Mediapart de servir uniquement la gauche et d'être impitoyable avec la droite.
- Je ne crois pas que ce soit totalement exact. Je termine. Moi, le problème, j'aime beaucoup Mediapart sur le plan de l'investigation, mais je n'aime pas du tout Edwin Plamel sur le plan de son idéologie. Donc parfois, je suis un peu écartelé.
- Natacha Polony, il y a quand même eu pas mal d'articles à charge qui assuraient, enfin en tout cas qui disaient des choses, en tout cas sur Nicolas Sarkozy, qui se sont avérées fausses, visiblement, quand on regarde aujourd'hui le résultat du procès.
- Notamment sur la corruption, le financement libyen, etc. Elles ne sont pas fausses. C'est non. Il n'y a pas de preuves.
- Pour l'instant, il n'y a pas de preuves. Ah bah s'il n'y a pas de preuves...
- Pardon, Natacha. Si le tribunal a jugé dans ce sens-là, dans le sens de l'association de malfaiteurs, c'est que le tribunal a estimé qu'il y avait suffisamment de faisceaux...
- Présomption de faits et pas de preuves dans ces cas-là. Oui, oui, oui. Non mais de faisceaux qui prouvaient que... Mais ne revenons pas là-dessus.
- La question de la responsabilité des médias, elle est fondamentale. Mais elle ne se pose pas seulement pour Mediapart.
- Ah non, mais c'est pour tout le monde. C'est très général, bien sûr.
- Qui a accès à une parole publique se doit d'être responsable, c'est-à-dire de mesurer ce qu'il dit, de ne pas se laisser aller à la caricature, aux raccourcis, aux choses fausses, évidemment. Alors Philippe Bilger a raison de rappeler qu'il existe un droit de la presse et qu'on peut être attaqué en diffamation, etc.
- Donc quand il y a une fausse information, elle peut être attaquée en justice. Le problème, c'est quand on est dans le gris, le flou, c'est-à-dire non pas la chose évidemment fausse, mais l'idéologie à la place de l'honnêteté intellectuelle, les considérations...
- Enfin comment dire ? Vous voyez, une espèce de façon de manipuler les choses sans assumer une subjectivité. Là, on est dans quelque chose de profondément dangereux.
- Une façon de s'ériger, en effet, en procureur ou en directeur de conscience et curé. Parce que c'est ça, le problème des médias.
- Les journalistes se prennent pour des curés. Ils disent le bien et le mal. Et les citoyens n'en peuvent plus de ça.
- Mais j'entendais, j'ai reconnu dans le jingle de Marie qui était excellent la voix d'un ténor du Baroque qui s'appelle Jean-Yves Leborgne.
- Et quand il parlait de ça, j'avais l'impression de revenir dans la Grèce antique avec les sycophantes qui étaient les grands accusateurs publics à l'époque.
- Et moi, je voudrais quand même revenir quelques années en arrière.
- Voir de sacrées répercussions, sans aucune répercussion pour ceux qui l'ont fait.
- Rappelez-vous l'affaire des diamants de Bocassa de...
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