Retranscription des premières minutes :
- Retrouvez la force de l'engagement avec AGP, épargne, retraite, assurance emprunteur, prévoyance, santé.
- Sud Radio, la force de l'engagement, 15h, 15h30, Muriel Reus.
- Bonjour à toutes et à tous, merci d'être avec nous pour la force de l'engagement, l'émission qui donne la parole à celles et ceux qui font bouger la société.
- Aujourd'hui, je reçois Bérangère Couillard, président du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, pour parler d'un rapport implacable sur l'impunité des viols et des agressions sexuelles en France.
- Mais avant cela, comme chaque semaine, je vous propose de nous engager contre un système qui fabrique du silence, du déni et de l'injustice.
- Chaque année en France, 153 000 personnes sont violées ou subissent une tentative de viol.
- Parmi elles, seules 19 000 portent plainte.
- Autrement dit, 9 victimes sur 10 se taisent ou sont réduites au silence.
- Sur ces 19 000 plaintes, moins d'un tiers va donner lieu à des poursuites.
- In fine, tout au bout du parcours judiciaire, seuls 636 auteurs seront condamnés.
- Ce chiffre nous donne la mesure du déni et de l'impunité collective révélée dans le dernier rapport du Haut Conseil à l'égalité.
- Une victime de viol sur 300 obtient justice, 0,4% des agresseurs sont condamnés.
- Alors pourquoi une telle faillite ? Eh bien parce que dès le dépôt de plainte, les obstacles se dressent.
- Les victimes redoutent de ne pas être crues.
- Elles choisissent parfois la main courante, qui n'a aucune valeur judiciaire, pas peur des conséquences d'une plainte.
- Certaines se voient découragées, d'autres entendront que leurs propos ne tiendront pas devant un magistrat.
- Parce que les parquets classent sans suite plus de deux affaires sur trois, souvent sans explication, souvent sans avoir entendu l'agresseur.
- Parce que trop de viols sont correctionnalisés.
- On rabaisse le crime en délit, on évite les cours d'assises, on économise du temps, de l'argent, des moyens, et on nie aux victimes la reconnaissance de ce qu'elles ont subi, un crime.
- Parce que la culture du viol est partout, dans les commissariats, où persistent les stéréotypes sexistes, dans les expertises psychiatriques qui minimisent les traumatismes, dans les salles d'audience où la victime doit encore prouver qu'elle est crédible, qu'elle est une bonne victime.
- Parce que le parcours judiciaire réactive la douleur, répéter son histoire encore et encore, être confronté à son agresseur, être examiné, décortiqué, parfois humilié.
- Tout cela au nom de la justice, mais sans justice à l'arrivée.
- Et parce que les moyens manquent cruellement, trop peu d'unités médico-judiciaires, trop peu de formations sur le psychotisme, trop peu de structures spécialisées pour accueillir et accompagner les victimes.
- Sans oublier les associations de terrain, en première ligne, condamnées à survivre avec des budgets qui se réduisent d'année en année.
- Voilà pourquoi seulement 0,4% des agresseurs de viol sont condamnés.
- Non pas parce que les victimes mentent, non pas parce que les faits sont flous, mais parce qu'à chaque étape, notre système fabrique du silence, du déni et de l'injustice.
- En France, le viol est le crime le plus jugé aux assises, rapporté au nombre massif de victimes, il est aussi celui qui reste le plus impuni.
- La France est régulièrement condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme pour traitement inhumain et dégradant.
- Il est temps que demain, ce ne soit plus l'Europe qui nous rappelle à nos manquements, mais que le rapport du Haut Conseil à l'égalité oblige enfin notre justice.
- Sud Radio, la force de l'engagement, Muriel Reus.
- Aujourd'hui dans la force de l'engagement, je donne la parole à Bérangère Couillard, président du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, un Haut Conseil qui vient de publier un rapport implacable, sur l'impunité des viols en France, avec 61 recommandations, pour en finir avec le déni et l'injustice.
- Bonjour Bérangère.
- Bonjour Muriel, merci pour l'invitation.
- Merci d'être là avec nous.
- Ce rapport, Mettre fin au déni face aux viols et aux agressions sexuelles, publié la semaine dernière, met en lumière un système où soit 153 000 victimes n'obtiennent pas réparation réellement seules, 636 obtiennent une condamnation pour leur agresseur. Alors, que vous attendiez à un tel constat ? En fait, c'est un rapport qui est glaçant, mais qui est...
Transcription générée par IA